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9 jours pour

Entrer dans l’Espérance avec sainte Thérèse de Lisieux

Jour 1 

L’expérience de la miséricorde divine

Louer Dieu avec sainte Thérèse

Parole de Dieu

Lecture du livre d’Isaïe (54, 6 – 10)

Oui, comme une femme abandonnée, accablée, le Seigneur te rappelle. Est-ce que l’on rejette la femme de sa jeunesse ? – dit ton Dieu. Un court instant, je t’avais abandonnée, mais dans ma grande tendresse, je te ramènerai. Quand ma colère a débordé, un instant, je t’avais caché ma face. Mais dans mon éternelle fidélité, je te montre ma tendresse, – dit le Seigneur, ton rédempteur. Je ferai comme au temps de Noé, quand j’ai juré que les eaux ne submergeraient plus la terre : de même, je jure de ne plus m’irriter contre toi, et de ne plus te menacer. Même si les montagnes s’écartaient, si les collines s’ébranlaient, ma fidélité ne s’écarterait pas de toi, mon alliance de paix ne serait pas ébranlée, – dit le Seigneur, qui te montre sa tendresse.

À l’écoute de sainte Thérèse

Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes œuvres. Toutes nos justices ont des taches à vos yeux. Je veux donc me revêtir de votre propre Justice et recevoir de votre Amour la possession éternelle de Vous-même. Je ne veux point d’autre Trône et d’autre Couronne que Vous, ô mon Bien-Aimé !…… A vos yeux le temps n’est rien, un seul jour est comme mille ans, vous pouvez donc en un instant me préparer à paraître devant vous… ” Afin de vivre dans un acte de parfait Amour Je m’offre comme victime d’holocauste à votre Amour miséricordieux, vous suppliant de me consumer sans cesse, laissant déborder en mon âme les flots de tendresse infinie qui sont renfermés en vous et qu’ainsi je devienne Martyre de votre Amour, ô mon Dieu !… Que ce martyre après m’avoir préparée à paraître devant vous me fasse enfin mourir et que mon âme s’élance sans retard dans l’éternel embrassement de Votre Miséricordieux Amour… Je veux, ô mon Bien-Aimé, à chaque battement de mon cœur vous renouveler cette offrande un nombre infini de fois, jusqu’à ce que les ombres s’étant évanouies je puisse vous redire mon Amour dans un Face à Face Éternel !… “

Acte d’Offrande à l’Amour Miséricordieux, 1895

Méditation

Thérèse est une petite fille difficile. Orpheline de mère à quatre ans, elle grandit sans vraiment mûrir pour devenir une adolescente insatisfaite, se lamentant beaucoup de ses malheurs et de ses craintes. Le désir de Dieu, et avec lui l’aspiration à la sainteté, palpite certes en elle depuis la prime enfance. Elle aime Jésus et veut être sainte. Mais son affectivité fragile et ses frustrations quotidiennes la rendent incapable de maîtriser ses émotions, incapable de s’oublier. C’est alors qu’intervient le miracle de la nuit de Noël 1886 : elle a presque 14 ans et, en renonçant à se mettre en colère dans un énième caprice, en ravalant ses larmes, elle comprend que la conversion est une grâce de Dieu, mais qu’il est aussi nécessaire de l’accepter, la saisir. Et cela suppose de préférer la volonté de Dieu – l’amour – à sa volonté propre. « Je sentis en un mot la charité entrer dans mon cœur, le besoin de m’oublier pour faire plaisir et depuis lors je fus heureuse ! » Cela a été rendu possible par la découverte qu’elle était aimée depuis toujours, et de façon imméritée. Ainsi la petite Thérèse a-t-elle pu entrer à son tour dans le combat de l’amour.

Son acte d’offrande à l’amour miséricordieux, écrit au carmel quasiment dix ans plus tard, est en un sens le résumé de toute sa vie : « je désire être Sainte, mais je sens mon impuissance et je vous demande, ô mon Dieu, d’être vous-même ma Sainteté. » Dans ce texte paradoxal, quasi révolutionnaire dans la spiritualité de la fin du XIXe siècle, car Thérèse s’offre en « victime d’holocauste » non à un Dieu juge qui se repaîtrait de la souffrance de ses créatures, mais à « l’Amour miséricordieux », elle nous révèle que l’amour de Dieu nous précède éternellement. Le Seigneur attend que nous daignions nous ouvrir aux « flots de tendresse infinie » qu’il possède pour nous les donner dès ici-bas, malgré la souffrance, comme prémices du « face à face éternel » pour lequel il nous a faits.

Jean de Saint-Cheron

Prions

Psaume 102, 8 - 18

Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
il n’est pas pour toujours en procès,
ne maintient pas sans fin ses reproches ;
il n’agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.

Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint ;
aussi loin qu’est l’orient de l’occident,
il met loin de nous nos péchés ;
comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur pour qui le craint !

Il sait de quoi nous sommes pétris,
il se souvient que nous sommes poussière.
L’homme ! ses jours sont comme l’herbe ;
comme la fleur des champs, il fleurit :
dès que souffle le vent, il n’est plus,
même la place où il était l’ignore.

Mais l’amour du Seigneur, sur ceux qui le craignent, est de toujours à toujours,
et sa justice pour les enfants de leurs enfants,
pour ceux qui gardent son alliance
et se souviennent d’accomplir ses volontés.

Je vous salue Marie,
pleine de grâce.
Le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes
et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous, pauvres pécheurs,

maintenant et à l’heure de notre mort.
Amen.

Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui
notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du Mal.

Amen.

Seigneur, tu as agi dans la vie de Thérèse en lui faisant sentir ton amour miséricordieux ; permets qu’à sa suite, nous soyons guéris de nos infirmités et que nous entrions, confiants, dans les flots de ta tendresse infinie :

R/ Fortifie-nous par ton amour !

Quand nous avons du mal à ressentir l’amour immense dont tu nous as aimés le premier, R/

Quand nous sommes tentés de préférer ta volonté à la nôtre, R/

Quand nous tâchons de témoigner de notre espérance auprès de nos frères et sœurs qui n’ont pas la foi, R/

Seigneur, c’est ta grâce divine qui a fait de la petite Thérèse une sainte ; aujourd’hui encore, revêts-nous de ton amour et de ta force afin que notre vie rende un digne témoignage à ta miséricorde infinie. Par Jésus Christ, ton Fils.

Crédit des images : 
Bandeau : Le Paradis, Maurice Denis (1870-1943), musée d’Orsay, Paris. © akg-images / Erich Lessing.
Sacré-Cœur, au ciel étoilé (v. 1925), Maurice Denis (1870-1943), collection particulière. © Catalogue raisonné Maurice Denis.
Tableaux de fleurs : © Alamy.