Dimanche dernier s’est interrompue la lecture de l’évangile de Marc pour ouvrir un nouveau cycle de cinq dimanches sur le pain de vie dans l’évangile de Jean. C’est l’occasion de redécouvrir que « l’Église (…) ne cesse pas, surtout dans la sainte liturgie, de prendre le pain de vie sur la table aussi bien de la Parole de Dieu que du Corps du Christ[1] ». Ainsi, le « pain venu du ciel » (Jn 6, 31-32) est inséparablement celui de la Parole de Dieu et celui de l’Eucharistie, le Verbe fait chair : « Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie » (Jn 6, 51). Cette vie, c’est bien sûr celle que l’eucharistie nous propose, chaque fois que nous partageons ensemble la Parole et le Pain, mais c’est aussi celle dont la liturgie nous invite à nous faire l’écho, auprès de tous ceux qui attendent une parole de vie : « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur ! » (Ps 33, 9), car tous les hommes sont invités à manger et à boire « la chair et le sang de l’Agneau immolé », au festin des noces apprêté par la Sagesse. C’est ce qui doit faire notre joie et nous pousser à vivre pleinement l’invitation de l’apôtre Paul : « Dites entre vous des psaumes, des hymnes et de libres louanges, chantez le Seigneur et célébrez-le de tout votre cœur. » (Ep 5, 19).

Avec cette longue méditation du discours sur le pain de vie, la liturgie nous convie in fine à faire un choix face aux paroles de vie éternelle que le Christ nous a offertes, « pour qu’au milieu des changements de ce monde, nos cœurs s’établissent fermement là où se trouvent les vraies joies » (oraison d’ouverture du 21^e dimanche). Mais dans ce choix, nous ne sommes pas seuls, puisque c’est Dieu qui met en nos cœurs un unique désir de l’aimer et de le servir ; il s’agit donc, pour notre part, de mettre notre confiance dans son nom très saint et de nous rendre disponibles à sa grâce et à sa miséricorde. Voilà un beau programme d’été qui ne manquera pas de teinter le discernement à opérer dans le choix des chants !