Retraite en ligne
9 jours pour
Entrer dans l’Espérance avec sainte Thérèse de Lisieux
Jour 4
La petite voie

Louer Dieu avec sainte Thérèse
Parole de Dieu
Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (18, 1-6)
À ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? ». Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux, et il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi. Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, il est préférable pour lui qu’on lui accroche au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’il soit englouti en pleine mer.
À l’écoute de sainte Thérèse
Vous le savez, ma Mère, j’ai toujours désiré d’être une sainte, mais hélas ! j’ai toujours constaté, lorsque je me suis comparée aux saints, qu’il y a entre eux et moi la même différence qui existe entre une montagne dont le sommet se perd dans les cieux et le grain de sable obscur foulé aux pieds des passants ; au lieu de me décourager, je me suis dit : Le Bon Dieu ne saurait inspirer des désirs irréalisables, je puis donc malgré ma petitesse aspirer à la sainteté ; me grandir, c’est impossible, je dois me supporter telle que je suis avec toutes mes imperfections ; mais je veux chercher le moyen d’aller au Ciel par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle. Nous sommes dans un siècle d’inventions, maintenant ce n’est plus la peine de gravir les marches d’un escalier, chez les riches un ascenseur le remplace avantageusement. Moi je voudrais aussi trouver un ascenseur pour m’élever jusqu’à Jésus, car je suis trop petite pour monter le rude escalier de la perfection. Alors j’ai recherché dans les livres saints l’indication de l’ascenseur, objet de mon désir et j’ai lu ces mots sortis de la bouche de la Sagesse éternelle : Si quelqu’un est tout petit, qu’il vienne à moi. Alors je suis venue, devinant que j’avais trouvé ce que je cherchais et voulant savoir, ô mon Dieu ! ce que vous feriez au tout petit qui répondrait à votre appel, j’ai continué mes recherches et voici ce que j’ai trouvé : – Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai, je vous porterai sur mon sein et je vous balancerai sur mes genoux ! Ah ! jamais paroles plus tendres, plus mélodieuses, ne sont venues réjouir mon âme, l’ascenseur qui doit m’élever jusqu’au Ciel, ce sont vos bras, ô Jésus ! Pour cela je n’ai pas besoin de grandir, au contraire il faut que je reste petite, que je le devienne de plus en plus.
Manuscrit C, 3

Méditation
On trouve parfois des définitions de la petite voie de Thérèse qui correspondent davantage à l’imagination des commentateurs qu’à ce que la sainte nous révèle elle-même dans ses écrits. Ainsi la « petite voie bien droite, bien courte », la « petite voie toute nouvelle » de Thérèse, dont elle a trouvé le mode d’emploi dans la Bible, est-elle définie par le trente-troisième docteur de l’Église en ces termes : « l’ascenseur qui doit m’élever jusqu’au Ciel, ce sont vos bras, ô Jésus ! Pour cela je n’ai pas besoin de grandir, au contraire il faut que je reste petite, que je le devienne de plus en plus. » À la confiance en l’amour infini de Jésus, confiance qui doit précisément nous conduire à cet amour, s’ajoute donc le moyen clair de laisser le Seigneur s’emparer de notre vie et de tout notre être pour nous élever jusqu’au ciel : l’humilité. Pourtant qu’il est rude ce combat-là ! Fidèle au Seigneur nous ayant enseigné à devenir petits comme des enfants, à prendre la dernière place et à nous faire serviteurs plutôt que maîtres, Thérèse cherchera toute sa vie la dernière place sur terre pour que Dieu réalise sa vocation propre en faisant d’elle la grande sainte. Cette petitesse volontaire, alliée à la confiance dans l’amour infini de Dieu, lui fait ainsi regarder l’horizon de cette vie avec une immense espérance. Car le vrai bonheur n’est pas de ce monde. Il est pour les tout-petits conviés au banquet des noces de l’Agneau.
Et si ses propos angoissés sur la souffrance et la mort des dernières semaines de sa vie ne doivent pas être édulcorés, car Thérèse est incarnée et voit venir le grand passage avec crainte, elle note aussi au printemps 1897, trois mois avant de mourir : « Je ne trouve rien sur la terre qui me rende heureuse ; mon cœur est trop grand, rien de ce qu’on appelle bonheur ne peut le satisfaire. Ma pensée s’envole vers l’Eternité, le temps va finir !… mon cœur est paisible comme un lac tranquille ou un ciel serein ; je ne regrette pas la vie de ce monde, mon cœur a soif des eaux de la vie éternelle !… »
Jean de Saint-Cheron
Prions
Psaume 130
Seigneur, je n’ai pas le cœur fier
ni le regard ambitieux ;
je ne poursuis ni grands desseins,
ni merveilles qui me dépassent.
Non, mais je tiens mon âme
égale et silencieuse ;
mon âme est en moi comme un enfant,
comme un petit enfant contre sa mère.
Attends le Seigneur, Israël,
maintenant et à jamais.


Je vous salue Marie,
pleine de grâce.
Le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes
et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous, pauvres pécheurs,
maintenant et à l’heure de notre mort.
Amen.
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui
notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du Mal.
Amen.

Seigneur Dieu, toi qui élèves les humbles, tu as choisi Thérèse pour nous révéler que la sainteté ne consiste pas dans la grandeur et la perfection, mais dans la confiance et l’abandon :
R/ Seigneur, accueille-nous dans tes bras !
Tu as donné à sainte Thérèse de placer sa vie sous le signe de l’enfance spirituelle : donne-nous d’accueillir chaque personne comme le nouveau-né de la crèche. R/
Tu as inspiré à sainte Thérèse une dévotion au visage de ton Fils souffrant et abandonné : accorde à tous tes enfants de considérer les plus faibles autour comme des signes de ta présence dans notre monde. R/
Tu as donné à sainte Thérèse de choisir la dernière place pendant sa vie : donne-nous de nous laisser guider dans nos choix par une humilité saine et féconde. R/
Dans ton admirable bonté, Seigneur, tu as permis de sainte Thérèse nous révèle une petite voie toute nouvelle qui nous conduise à toi sans détour ; qu’à son intercession, nous progressions chaque jour sur cette voie de confiance et d’abandon où notre propre personne s’abaisse pour mieux manifester ton amour. Par Jésus Christ, ton Fils.

Crédit des images :
Bandeau : Le Paradis, Maurice Denis (1870-1943), musée d’Orsay, Paris. © akg-images / Erich Lessing.
Laissez venir à moi les petits enfants, Maurice Denis (1870-1943). © Catalogue raisonné Maurice Denis.
Tableaux de fleurs : © Alamy.