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9 jours pour

Entrer dans l’Espérance avec sainte Thérèse de Lisieux

Jour 2

Le salut des pécheurs

Louer Dieu avec sainte Thérèse

Parole de Dieu

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (23, 39-43)

L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! » Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

À l’écoute de sainte Thérèse

Le lendemain de son exécution je trouve sous ma main le journal : « La Croix ». Je l’ouvre avec empressement et que vois-je ?… Ah ! mes larmes trahirent mon émotion et je fus obligée de me cacher… Pranzini ne s’était pas confessé, il était monté sur l’échafaud et s’apprêtait à passer la tête dans le lugubre trou, quand tout à coup, saisi d’une inspiration subite, il se retourne, saisit un Crucifix que lui présentait le prêtre et baise par trois fois ses plaies sacrées !… Puis son âme alla recevoir la sentence miséricordieuse de Celui qui déclare qu’au Ciel il y aura plus de joie pour un seul pécheur qui fait pénitence que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de pénitence !… J’avais obtenu « le signe » demandé et ce signe était la reproduction fidèle de grâces que Jésus m’avait faites pour m’attirer à prier pour les pécheurs. N’était-ce pas devant les plaies [de] Jésus, en voyant couler son sang Divin que la soif des âmes était entrée dans mon cœur ? Je voulais leur donner à boire ce sang immaculé qui devait les purifier de leurs souillures, et les lèvres de « mon premier enfant » allèrent se coller sur les plaies sacrées !!!… Quelle réponse ineffablement douce !… Ah ! depuis cette grâce unique, mon désir de sauver les âmes grandit chaque jour, il me semblait entendre Jésus me dire comme à la samaritaine : « Donne-moi à boire ! » C’était un véritable échange d’amour ; aux âmes je donnais le sang de Jésus, à Jésus j’offrais ces mêmes âmes rafraîchies par sa rosée Divine ; ainsi il me semblait le désaltérer et plus je lui donnais à boire, plus la soif de ma pauvre petite âme augmentait et c’était cette soif ardente qu’Il me donnait comme le plus délicieux breuvage de son amour…

Manuscrit A, 46

Méditation

Dans la nuit de Noël 1886, Thérèse découvrant l’amour de Dieu au point de vouloir y répondre en se livrant elle-même à l’amour comprend la parfaite correspondance qui existe entre l’amour qu’elle veut avoir pour Dieu et l’amour de ses frères et sœurs humains. Ainsi note-t-elle que « Le cri de Jésus sur la Croix retentissait aussi continuellement dans mon cœur : “J’ai soif !” Ces paroles allumaient en moi une ardeur inconnue et très vive… Je voulais donner à boire à mon Bien-Aimé et je me sentais moi-même dévorée de la soif des âmes… Ce n’était pas encore les âmes de prêtres qui m’attiraient, mais celles des grands pécheurs, je brûlais du désir de les arracher aux flammes éternelles… » L’espérance chrétienne est espérance pour tous, et non pour soi seul. Car l’amour qui « fait confiance en tout, espère tout » (1 Co 13, 7), n’a pas de sens en-dehors du corps entier.

Or dès les semaines qui suivent, alors même que se précise sa vocation carmélitaine, elle trouve l’occasion de prier pour un pécheur qui rejette résolument l’« amour miséricordieux » du Seigneur. Condamné à mort pour un triple meurtre abominable (les victimes étant une prostituée de luxe, sa femme de chambre et la fillette de douze ans de cette dernière), Henri Pranzini a été retrouvé dépensant le fruit de sa rapine dans une maison close. Ne montrant aucun signe de regret, il refuse farouchement de recevoir la moindre visite de l’aumônier de la prison où il attend le jour de son exécution. Or Thérèse se prend d’un amour débordant pour ce pécheur qu’il faut absolument ramener à la tendresse du Père céleste pour qu’il vive éternellement. L’ardeur qu’elle met à prier pour Pranzini manifeste à la fois sa foi dans l’efficacité de la prière et son espérance dans le fait que le Seigneur, jusqu’au bout, peut accueillir tout enfant qui revient vers lui. Pour Thérèse, les pages d’évangile du fils prodigue ou du bon larron de sont pas des contes très anciens que l’on lit sans y croire vraiment : Jésus est capable de révéler son amour à Pranzini, et celui-ci est capable d’y répondre, pour entrer en paradis où son créateur et sauveur lui a préparé une place. Or la prière de Thérèse sera couronnée de gloire, puisque Pranzini se convertira sur l’échafaud, se saisissant du crucifix et l’embrassant à pleine bouche. Pour Thérèse, pas d’erreur : Henri Pranzini, qu’elle appellera son « premier enfant », est entré tout droit dans la maison du Père.

Jean de Saint-Cheron

Prions

Psaume 33, 12 - 23

Venez, mes fils, écoutez-moi, que je vous enseigne la crainte du Seigneur.
Qui donc aime la vie et désire les jours où il verra le bonheur ?

Garde ta langue du mal et tes lèvres des paroles perfides.
Évite le mal, fais ce qui est bien, poursuis la paix, recherche-la.

Le Seigneur regarde les justes, il écoute, attentif à leurs cris.
Le Seigneur affronte les méchants pour effacer de la terre leur mémoire.

Le Seigneur entend ceux qui l’appellent : de toutes leurs angoisses, il les délivre.
Il est proche du cœur brisé, il sauve l’esprit abattu.

Malheur sur malheur pour le juste, mais le Seigneur chaque fois le délivre.
Il veille sur chacun de ses os : pas un ne sera brisé.

Le mal tuera les méchants ; ils seront châtiés d’avoir haï le juste.
Le Seigneur rachètera ses serviteurs : pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge.

Je vous salue Marie,
pleine de grâce.
Le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes
et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous, pauvres pécheurs,

maintenant et à l’heure de notre mort.
Amen.

Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui
notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du Mal.

Amen.

Toi qui veux sauver tous tes enfants et ne veux en perdre aucun, nous t’implorons par l’intercession de sainte Thérèse :

R/ Donne à tes enfants, Seigneur, un cœur nouveau

Pour les criminels qui ont perdu toute espérance en toi, R/

Pour les parents qui œuvrent à faire grandir leur famille dans la foi, R/

Pour les prêtres qui accordent ton pardon, R/

Pour tous les pécheurs, qui n’osent pas toujours revenir vers toi, R/

Toi qui as allumé dans le cœur de Thérèse un désir brûlant pour le salut des âmes, fais que, par nos prières et nos actes, nous soyons des artisans de conversion. Par Jésus Christ, ton Fils.

Crédit des images : 
Bandeau : Le Paradis, Maurice Denis (1870-1943), musée d’Orsay, Paris. © akg-images / Erich Lessing.
Paul Buffet (1864-1941), Sainte Thérèse de Lisieux au pied de la croix, église Saint-Joseph-des-Carmes, chapelle Sainte-Thérèse, Paris, France. © Ville de Paris, COARC / Jean-Marc Moser.
Tableaux de fleurs : © Alamy.