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9 jours pour

Entrer dans l’Espérance avec sainte Thérèse de Lisieux

Jour 3

“C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’amour”

Louer Dieu avec sainte Thérèse

Parole de Dieu

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (7, 44-50)

Il se tourna vers la femme et dit à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as pas versé de l’eau sur les pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux.
Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis qu’elle est entrée, n’a pas cessé d’embrasser mes pieds.
Tu n’as pas fait d’onction sur ma tête ; elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds.
Voilà pourquoi je te le dis : ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, puisqu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. »
Il dit alors à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. »
Les convives se mirent à dire en eux-mêmes : « Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? »
Jésus dit alors à la femme : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! »

À l’écoute de sainte Thérèse

Ah ! je le sens, Jésus me savait trop faible pour m’exposer à la tentation, peut-être me serais-je laissée brûler tout entière par la trompeuse lumière si je l’avais vue briller à mes yeux… Il n’en a pas été ainsi, je n’ai rencontré qu’amertume là où des âmes plus fortes rencontrent la joie et s’en détachent par fidélité. Je n’ai donc aucun mérite à ne m’être pas livrée à l’amour des créatures, puisque je n’en fus préservée que par la grande miséricorde du Bon Dieu !… Je reconnais que sans Lui, j’aurais pu tomber aussi bas que Sainte Madeleine et la profonde parole de Notre Seigneur à Simon retentit avec une grande douceur dans mon âme… Je le sais : “Celui à qui on remet moins, AIME moins.” (Lc 7,40-47) mais je sais aussi que Jésus m’a plus remis qu’à Sainte Madeleine, puisqu’il m’a remis d’avance, m’empêchant de tomber.

Manuscrit A, 38

Méditation

Thérèse a été libérée des peurs de son enfance. Peur de n’être pas aimée, de mal faire, de ne pas être sainte et, surtout, d’être damnée, ce qui l’avait conduite à des scrupules épouvantables, hérités d’un catéchisme culpabilisateur dont la morale était vide de toute miséricorde. Sa propre psychologie n’arrangeait rien. Or la découverte de l’amour de Jésus, cet amour gratuit et infini qui ne veut rien d’autre que le bonheur éternel de tous ses enfants, quels que puissent être leurs péchés, lui permet de considérer le salut d’une tout autre manière. Ainsi acquiert-elle la certitude qu’elle dispose des armes divines pour mener le combat spirituel et « s’envoler vers l’Eternité » : « Il est bien vrai que le Seigneur choisit les petits pour confondre les grands de ce monde… Je ne m’appuie pas sur mes propres forces mais sur la force de Celui qui sur la Croix a vaincu les puissances de l’enfer. »

Or si plusieurs pages d’évangile lui ont révélé que la miséricorde divine était sans limites, il est une figure de conversion qui l’a particulièrement bouleversée, c’est sainte Madeleine. Elle est par excellence la sainte de l’amour, femme tendre, aimante, excessive aux yeux des hommes – comme Thérèse –, pécheresse relevée en son abaissement même. Pourtant un gouffre les sépare : celui du péché grave, que Thérèse n’a pas commis. Ainsi cette dernière craint-elle que sa relation d’amour avec Jésus soit moins forte, puisqu’il est écrit que c’est celle à qui l’on remet beaucoup qui montre beaucoup d’amour ! C’est là que l’humilité de Thérèse nous enseigne les voies nouvelles de l’espérance, qui est liée à la diversité des trésors de l’amour de Dieu. Le Seigneur, comprend-elle, lui a en effet réservé une attention toute spéciale, qu’elle considère liée à sa faiblesse : Thérèse devait être préservée par avance d’une chute trop lourde, car contrairement à Madeleine elle n’aurait pas eu la force de se relever. Ainsi a-t-il été beaucoup remis à Thérèse en sa faiblesse : « Je n’ai donc aucun mérite à ne m’être pas livrée à l’amour des créatures, puisque je n’en fus préservée que par la grande miséricorde du Bon Dieu !… Je reconnais que sans Lui, j’aurais pu tomber aussi bas que Sainte Madeleine […]. Jésus m’a plus remis qu’à Sainte Madeleine, puisqu’il m’a remis d’avance, m’empêchant de tomber. ». C’est ainsi que Thérèse nous enseigne à nous en remettre avec confiance en un Dieu qui connaît chacun de ses enfants et les traite selon la singularité de leur âme.

Jean de Saint-Cheron

Prions

Psaume 117, 5-17

Dans mon angoisse j’ai crié vers le Seigneur,
et lui m’a exaucé, mis au large.
Le Seigneur est pour moi, je ne crains pas ;
que pourrait un homme contre moi ?
Le Seigneur est avec moi pour me défendre,
et moi, je braverai mes ennemis.

Mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur
que de compter sur les hommes ;
mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur
que de compter sur les puissants !

On m’a poussé, bousculé pour m’abattre ;
mais le Seigneur m’a défendu.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.

Clameurs de joie et de victoire
sous les tentes des justes :
« Le bras du Seigneur est fort,
le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort ! » 

Je vous salue Marie,
pleine de grâce.
Le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes
et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous, pauvres pécheurs,

maintenant et à l’heure de notre mort.
Amen.

Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui
notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du Mal.

Amen.

Seigneur Dieu, comme Thérèse et Marie-Madeleine, nous nous savons pécheurs. Humblement, nous revenons vers toi :

R/ Père, j’ai confiance en toi !

Pour la confiance infinie que tu mets dans notre capacité à nous relever, et que tu nous appelles à mettre en toi, loué sois-tu. R/

Pour ton inlassable miséricorde que ton Fils nous a révélée, loué sois-tu. R/

Pour tous les pécheurs que tu attends de prendre dans tes bras, loué sois-tu. R/

Pour tous les scrupules dont tu veux nous libérer, loué sois-tu. R/

Seigneur, tu as levé le bras pour défendre sainte Thérèse dans ses combats, et tu lui as donné la victoire. À sa suite, augmente en nous la foi en ton amour miséricordieux, toi qui seul peux nous libérer de nos peurs et de nos fautes, et nous donner le salut. Par Jésus Christ, ton Fils.

Crédit des images : 
Bandeau : Le Paradis, Maurice Denis (1870-1943), musée d’Orsay, Paris. © akg-images / Erich Lessing.
Frères Buffet, Sainte Thérèse de Lisieux implorant Léon XIII, église Saint-Joseph-des-Carmes, chapelle Sainte-Thérèse, Paris, France. © Ville de Paris, COARC / Jean-Marc Moser.
Tableaux de fleurs : © Alamy.