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Entrer dans l’Espérance avec sainte Thérèse de Lisieux
Jour 5
La communion des saints

Louer Dieu avec sainte Thérèse
Parole de Dieu
Lecture du livre de Daniel (3, 21-24 et 91 à 96)
Alors, on ligota ces hommes, vêtus de leurs manteaux, de leurs tuniques, de leurs bonnets et de leurs autres vêtements, et on les jeta dans la fournaise de feu ardent.
Là-dessus, comme l’ordre du roi était strict et la fournaise extrêmement chauffée, la flamme brûla à mort les hommes qui y portaient Sidrac, Misac et Abdénago.
Et ces trois hommes, Sidrac, Misac et Abdénago, tombèrent, ligotés, au milieu de la fournaise de feu ardent.
Or ils marchaient au milieu des flammes, ils louaient Dieu et bénissaient le Seigneur.
Alors, le roi Nabucodonosor fut stupéfait. Il se leva précipitamment et dit à ses conseillers : « Nous avons bien jeté trois hommes, ligotés, au milieu du feu ? » Ils répondirent : « Assurément, ô roi. »
Il reprit : « Eh bien moi, je vois quatre hommes qui se promènent librement au milieu du feu, ils sont parfaitement indemnes, et le quatrième ressemble à un être divin. »
Alors Nabucodonosor s’approcha de l’ouverture de la fournaise de feu ardent. Il appela : « Sidrac, Misac et Abdénago, serviteurs du Dieu Très-Haut, sortez et venez ici ! » Alors Sidrac, Misac et Abdénago sortirent du milieu du feu.
Les satrapes, les préfets, les gouverneurs et les conseillers du roi, s’étant rassemblés, regardèrent ces hommes : le feu n’avait pas eu de pouvoir sur leurs corps, leurs cheveux n’avaient pas été brûlés, leurs manteaux n’avaient pas été abîmés et l’odeur de feu ne les avait pas imprégnés.
Et Nabucodonosor s’écria : « Béni soit le Dieu de Sidrac, Misac et Abdénago, qui a envoyé son ange et délivré ses serviteurs ! Ils ont mis leur confiance en lui, et ils ont désobéi à l’ordre du roi ; ils ont livré leur corps plutôt que de servir et d’adorer un autre dieu que leur Dieu.
Voici ce que j’ordonne à tous les peuples, nations et gens de toutes langues : Si quelqu’un parle avec insolence du Dieu de Sidrac, Misac et Abdénago, qu’il soit mis en pièces et sa maison transformée en décombres. Car aucun autre dieu ne peut délivrer de cette manière. »
À l’écoute de sainte Thérèse
Lorsque Marie entra au Carmel, j’étais encore bien scrupuleuse. Ne pouvant plus me confier à elle je me tournai du côté des Cieux. Ce fut aux quatre petits anges qui m’avaient précédée là-haut que je m’adressai, car je pensais que ces âmes innocentes n’ayant jamais connu les troubles ni la crainte devaient avoir pitié de leur pauvre petite sœur qui souffrait sur la terre. Je leur parlai avec une simplicité d’enfant, leur faisant remarquer qu’étant la dernière de la famille, j’avais toujours été la plus aimée, la plus comblée des tendresses de mes sœurs, que s’ils étaient restés sur la terre ils m’auraient sans doute aussi donné des preuves d’affection… Leur départ pour le Ciel ne me paraissait pas une raison de m’oublier, au contraire se trouvant à même de puiser dans les trésors Divins, ils devaient y prendre pour moi la paix et me montrer ainsi qu’au Ciel on sait encore aimer !… La réponse ne se fit pas attendre, bientôt la paix vint inonder mon âme de ses flots délicieux et je compris que si j’étais aimée sur la terre, je l’étais aussi dans le Ciel… Depuis ce moment ma dévotion grandit pour mes petits frères et sœurs et j’aime à m’entretenir souvent avec eux, à leur parler des tristesses de l’exil… de mon désir d’aller bientôt les rejoindre dans la Patrie !…
Manuscrit A, 44

Méditation
La façon dont Thérèse s’adresse aux « quatre petits anges » qui sont ses grands frères et sœurs morts avant sa naissance, et qui la précèdent au ciel, est merveilleusement drôle. Elle négocie avec eux. Voyez, semble-t-elle leur dire, vous ne m’avez pas connue sur la terre, mais je vous garantis que j’ai toujours été la petite préférée et la plus cajolée de tous les enfants Martin. Mes grandes sœurs m’ont littéralement couverte d’amour et de tendresse. Si donc vous aviez vécu plus longtemps, il n’y a pas le moindre doute : vous m’auriez aussi beaucoup aimée et gâtée de baisers et d’attentions. Mais puisque vous n’êtes plus là, vous devez me manifester cet amour depuis le ciel, car ma chère Marie étant partie au Carmel j’ai besoin d’un nouveau soutien. Ces talents de négociatrice nous révèlent deux choses : d’abord, à travers tout son art littéraire et son ironie, Thérèse confesse le caractère angoissé de sa situation à l’époque du départ de sa grande sœur chérie pour le monastère. Ensuite, et surtout, elle manifeste avec le plus grand naturel son extraordinaire compréhension de la communion des saints. C’est tout simple : il suffit de se parler et de s’entraider.
C’est dans cette foi en la communion des saints que Thérèse pourra accomplir les œuvres héroïques de l’espérance, en particulier la prière pour les pécheurs et l’acceptation des souffrances pour endosser elle-même le prix du péché des autres. La réversibilité des mérites qui dessinera une part importante de son combat au carmel est l’un des sommets de la foi en la communion des saints, et l’une des plus fines pointes de l’espérance. Car nous formons un seul corps. Et si elle n’y souffrira plus comme sur la terre, Thérèse prévoit qu’une fois au ciel, elle nous enverra ses roses, ainsi qu’elle l’annonce depuis son lit de douleur, quelques semaines avant de mourir : « Oui, je veux passer mon Ciel à faire du bien sur la terre. Ce n’est pas impossible, puisqu’au sein même de la vision béatifique, les Anges veillent sur nous. »
Jean de Saint-Cheron
Prions
Psaume 90, 1-13
Quand je me tiens sous l’abri du Très-Haut
et repose à l’ombre du Puissant,
je dis au Seigneur : « Mon refuge,
mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! »
C’est lui qui te sauve des filets du chasseur
et de la peste maléfique ;
il te couvre et te protège.
Tu trouves sous son aile un refuge :
sa fidélité est une armure, un bouclier.
Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit,
ni la flèche qui vole au grand jour,
ni la peste qui rôde dans le noir,
ni le fléau qui frappe à midi.
Qu’il en tombe mille à tes côtés,
qu’il en tombe dix mille à ta droite,
toi, tu restes hors d’atteinte.
Il suffit que tu ouvres les yeux,
tu verras le salaire du méchant.
Oui, le Seigneur est ton refuge ;
tu as fait du Très-Haut ta forteresse.
Le malheur ne pourra te toucher,
ni le danger, approcher de ta demeure :
il donne mission à ses anges
de te garder sur tous tes chemins.
Ils te porteront sur leurs mains
pour que ton pied ne heurte les pierres ;
tu marcheras sur la vipère et le scorpion,
tu écraseras le lion et le Dragon.


Je vous salue Marie,
pleine de grâce.
Le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes
et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous, pauvres pécheurs,
maintenant et à l’heure de notre mort.
Amen.
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui
notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du Mal.
Amen.

Seigneur, tu nous donnes des frères et sœurs attentifs et aimants dans celles et ceux qui nous ont précédé auprès de toi. Par l’intercession de sainte Thérèse, qui a promis de faire tomber du Ciel une pluie de roses sur la terre, nous te supplions :
R/ Seigneur, exauce-nous !
Ton Fils nous a montré que la mort n’est pas la fin de tout : que soient consolés ceux qu’un deuil afflige, qu’ils reçoivent à la suite de sainte Thérèse la grâce de connaître qu’ils sont aimés dans le ciel : R/
En Jésus Christ ton Fils notre Seigneur, nous ne formons tous qu’un seul corps : que notre prière soit utile à nos défunts : R/
Tu nous as faits pour le face-à-face éternel avec toi : qu’à l’heure de notre naissance au Ciel, comme les trois enfants dans la fournaise, nous nous présentions à toi chantant et te bénissant : R/
Dieu tout-puissant, par la Résurrection de ton Fils, tu nous as ouvert les portes de la vie éternelle ; garde-nous en cette vie fidèles à tes commandements, afin que, rendus dignes de ton amour, nous ayons part au dernier jour à ta louange dans le chœur des saints. Par Jésus Christ, ton Fils.

Crédit des images :
Bandeau : Le Paradis, Maurice Denis (1870-1943), musée d’Orsay, Paris. © akg-images / Erich Lessing.
Frères Buffet, Sainte Thérèse et les tranchées, église Saint-Joseph-des-Carmes, chapelle Sainte-Thérèse, Paris, France. © Ville de Paris, COARC / Jean-Marc Moser.
Tableaux de fleurs : © Alamy.