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Entrer dans l’Espérance avec sainte Thérèse de Lisieux
Jour 9
La maternité spirituelle

Louer Dieu avec sainte Thérèse
Parole de Dieu
Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (28, 16-20)
Les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
À l’écoute de sainte Thérèse
Un Saint l’a dit : Le plus grand honneur que Dieu puisse faire à une âme, ce n’est pas de lui donner beaucoup, c’est de lui demander beaucoup ! Jésus vous traite donc en privilégié. Il veut que déjà vous commenciez votre mission et que par la souffrance vous sauviez les âmes. N’est-ce pas en souffrant, en mourant que Lui-même a racheté le monde ?… Je sais que vous aspirez au bonheur de sacrifier votre vie pour le divin Maître, mais le martyre du cœur n’est pas moins fécond que l’effusion du sang et dès maintenant ce martyre est le vôtre ; j’ai donc bien raison de dire que votre part est belle, qu’elle est digne d’un apôtre du Christ.
Monsieur l’Abbé, vous venez chercher des consolations auprès de celle que Jésus vous a donnée pour sœur et vous en avez le droit. Puisque notre Révérende Mère me permet de vous écrire, je voudrais répondre à la douce mission qui m’est confiée, mais je sens que le plus sûr moyen d’arriver à mon but, c’est de prier et de souffrir…
Travaillons ensemble au salut des âmes, nous n’avons que l’unique jour de cette vie pour les sauver et donner ainsi au Seigneur des preuves de notre amour. Le lendemain de ce jour sera l’éternité, alors Jésus vous rendra au centuple les joies si douces et si légitimes que vous lui sacrifiez, il connaît l’étendue de votre sacrifice, il sait que la souffrance de ceux qui vous sont chers augmente encore la vôtre mais Lui aussi a souffert ce martyre ; pour sauver nos âmes il a quitté sa Mère, il a vu la Vierge Immaculée, debout au pied de la croix, le cœur transpercé d’un glaive de douleur, aussi j’espère que notre Divin Sauveur consolera votre bonne Mère, et je le lui demande instamment. Ah ! si le divin Maître laissait entrevoir à ceux que vous allez quitter pour son amour, la gloire qu’Il vous réserve, la multitude d’âmes qui formeront votre cortège au Ciel, ils seraient déjà récompensés du grand sacrifice que votre éloignement va leur causer.
Lettre 213 à l’abbé Bellière, 26 décembre 1896

Méditation
Docteur en « science de l’amour », selon l’expression du pape Jean-Paul II reprise par Benoît XVI, Thérèse est aussi, aux yeux du pape François, docteur « de la synthèse », « car son génie est de nous conduire au centre, à l’essentiel, au plus indispensable », c’est-à-dire à l’amour. Or l’un des lieux les plus éminents de la mise en pratique de l’amour de Dieu qui faisait vivre Thérèse est la mission. Et s’il semble parfois paradoxal qu’une jeune femme morte à vingt-quatre ans dans un carmel normand ait été proclamée patronne des missions – dès 1927, c’est-à-dire deux ans après sa canonisation –, il faut d’abord rappeler qu’outre son rôle de directrice spirituelle et sa prière pour les missionnaires, en particulier pour ses correspondants les Pères Roulland et Bellière, Thérèse se porta elle-même candidate en 1896 au carmel de Saïgon, qui réclamait du renfort en Indochine. Sa maladie et les médecins ne lui permirent pas de partir. Mais son rayonnement missionnaire jusqu’après sa mort, par sa prière et ses écrits, n’en est pas moins grand. Sainte Thérèse parvient toujours à toucher les cœurs par sa vie bouleversante, par la simplicité et la profondeur de son message, par son indéracinable espérance. Elle a toujours sur les lèvres, comme écrivait Bernanos, « son incompréhensible sourire ». Ce sourire, c’est peut-être celui de sa connaissance de l’amour de Dieu, le sourire de celle dont le bonheur, à travers toutes les souffrances, n’est pas tout à fait de ce monde. Mais c’est aussi le sourire d’une petite missionnaire qui continue à nous annoncer l’amour de Dieu chaque jour pour nous arracher au désespoir. Ainsi nous avait-elle prévenus, juste avant de mourir : « je sens que ma mission va commencer, ma mission de faire aimer le bon Dieu comme je l’aime, de donner ma petite voie aux âmes. Si le bon Dieu exauce mes désirs, mon Ciel se passera sur la terre jusqu’à la fin du monde. »
Jean de Saint-Cheron
Prions
Psaume 30, 2-9
Du haut des cieux, le Seigneur regarde :
il voit la race des hommes.
Du lieu qu’il habite, il observe
tous les habitants de la terre,
lui qui forme le cœur de chacun,
qui pénètre toutes leurs actions.
Le salut d’un roi n’est pas dans son armée,
ni la victoire d’un guerrier, dans sa force.
Illusion que des chevaux pour la victoire :
une armée ne donne pas le salut.
Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.
Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
La joie de notre cœur vient de lui,
notre confiance est dans son nom très saint.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !


Je vous salue Marie,
pleine de grâce.
Le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes
et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous, pauvres pécheurs,
maintenant et à l’heure de notre mort.
Amen.
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui
notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du Mal.
Amen.

Père très aimant, tu as envoyé dans le monde ton Fils pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres et guérir toute blessure. Alors que tu nous as établis aujourd’hui dans le monde pour cheminer à sa suite.
R/ Seigneur, envoie-nous ton Esprit
Tu as rempli sainte Thérèse du désir de t’annoncer par toute la terre ; accorde-nous, à sa prière et à son exemple, de brûler du même feu missionnaire. R/
Tu nous as appelés à être le sel de la terre ; à la suite de sainte Thérèse, donne-nous d’être des ferments de croissance et de lumière pour notre monde. R/
Tu as voulu que Thérèse soit une grande missionnaire, non par la rencontre avec des peuples étrangers, mais par la prière ; accorde à tous tes enfants en prière la même fécondité. R/
Seigneur, de la même manière que sainte Thérèse, dans un contexte d’athéisme grandissant, a désiré ramener à toi des multitudes d’âmes, rends-nous attentifs aux besoins spirituels de notre temps, pour que nous soyons des témoins de ton amour auprès de nos contemporains. Par Jésus Christ, ton Fils.

Crédit des images :
Bandeau : Le Paradis, Maurice Denis (1870-1943), musée d’Orsay, Paris. © akg-images / Erich Lessing.
Amédée Buffet (1869-1934), Le Christ faisant pleuvoir des roses sur le corps de sainte Thérèse, église Saint-Joseph-des-Carmes, chapelle Sainte-Thérèse, Paris, France. © Ville de Paris, COARC / Jean-Marc Moser.
Tableaux de fleurs : © Alamy.