Ne pas être un obstacle

Le 11 février 2024

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dimanche 11 février

6e dimanche du temps ordinaire
Journée mondiale du malade

Le Seigneur a coloré sa parole de multiples beautés, pour que chacun de ceux qui la scrutent puisse contempler ce qu’il aime.

La Guérison du lépreux,
Bernardino Passeri (1530-v. 1590, d’après),
Amsterdam, Rijksmuseum.

Ne pas être un obstacle

Père Olivier Praud

Comme le pape François, qui s’y est rendu six fois depuis son installation sur le trône de Pierre, ceux qui sont allés dans la basilique Saint-François d’Assise, n’ont pu manquer de contempler les fresques de Cimabue dans la partie inférieure ou celles de Giotto dans l’église supérieure. Au milieu du cycle racontant la vie du saint séraphique, surgit l’épisode du baiser au lépreux qui scelle définitivement la vie du Poverello. Épousant Dame pauvreté, François découvre le lien qui l’unit à toute la création, et plus encore à tous ses frères en humanité. Le mouvement de compassion qui saisit le Christ devant l’homme lépreux, qui l’appelle à son secours, éclaire plus encore le geste de François. Il ne s’agit pas seulement d’un exercice de charité, mais la prise de conscience de partager une même humanité, d’être soi-même couvert d’une lèpre dont il faut laisser le Christ nous délivrer. La maladie physiologique de la lèpre continue de paralyser nombre d’hommes et de femmes dans notre monde. Pourtant, il suffirait de peu pour la vaincre définitivement.

Guérir de la lèpre de nos cœurs

Cependant, la lèpre de nos cœurs, celle que Jésus vient débusquer en nous, est plus difficile à combattre. Je t’ai fait connaître ma faute, je n’ai pas caché mes torts. J’ai dit : « Je rendrai grâce au Seigneur en confessant mon péché. » Le point de départ demeure de la reconnaître : quelles sont ces carapaces et ces compromissions qui nous défigurent ? Trop souvent, elles se développent et masquent notre véritable identité aux yeux de Dieu et des hommes. Nous voilà hors du camp, à l’écart de cette commune fraternité partagée avec tous. Ensuite, encore une fois, il faut se laisser toucher par Jésus. Rien de plus, mais rien de moins. Si les sacrements en sont aujourd’hui le prolongement par excellence, d’autres voies peuvent mettre en contact avec le Ressuscité. Alors que le Temple et la Loi demeurent le moyen d’attester d’une guérison, l’homme guéri innove. Il fait du témoignage et de l’annonce de l’Évangile un authentique chemin pour être sauvé. En définitive, la lèpre fondamentale est celle qui empêche d’écouter la parole de Dieu et de la mettre en pratique.

Pour en être vraiment débarrassé, il faut suivre les conseils que Paul donne à la communauté de Corinthe, dont il continue de prendre soin : « Faites tout pour la gloire de Dieu. » Durant le temps ordinaire, voilà l’appel à réentendre sans cesse. Tout ce qui fait notre quotidien, les petites comme les grandes choses permettent de vivre une existence à l’écoute de la Parole. L’ultime lèpre demeure finalement celle d’être un obstacle pour ceux qui nous entourent et de les empêcher de rencontrer le Seigneur. Si la joie d’être sauvé illumine notre visage comme elle a brillé sur celui du lépreux qui a été guéri, soyons sûrs que beaucoup reconnaîtront en Jésus, la source véritable de la vie. n

Retrouvez ci-dessous notre suggestion de prière universelle pour la messe. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.

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Le Christ à la mer de Galilée, Circle of Jacopo Tintoretto (Probably Lambert Sustris), Anonymous Artist - Venetian, 1518 or 1519 - 1594. © National Gallery of Art, New-York