dimanche 4 février
5e dimanche du temps ordinaire
Greffés au Christ-tête, nous sommes ses membres actifs par la grâce de la foi agissant par la charité. Par nous, le Christ révèle son amour pour le monde.
La Guérison de la belle-mère de Simon,
Claude Gillot (1673-1722), Amsterdam, Rijksmuseum.
C’est pour cela que je suis sorti !
Père Olivier Praud
Quelle journée ! Du soir au matin, pas un instant de repos pour Jésus. Son séjour à Capharnaüm déborde de rencontres et d’occupations. Pourrait-il dire, comme Job, « vraiment, la vie de l’homme sur la terre est une corvée, il fait des journées de manœuvre » ? L’existence de nombre de nos contemporains, la nôtre peut-être, est bousculée, encombrée de sollicitations et source d’épreuves. Il suffit de regarder autour de soi. Il y a un peu plus d’un an, selon une enquête, les deux tiers des Français déclaraient se sentir fatigués. La fatigue devient la réalité de l’ordinaire du temps : fatigue de se battre et d’être opprimé, fatigue de ne compter pour personne ou de ne compter que sur soi. Le terme de fatigue résonne dès les premières pages de la Bible : après le péché, après que l’homme a cessé de faire confiance à Dieu, la fatigue devient la marque de sa fragilité, voire de sa suffisance. Au point que l’on en vient à parler de « la fatigue d’être soi ». Quand nous refusons de reconnaître Dieu comme la source de notre vie, nous nous retrouvons seuls à porter le sens de notre existence.
Pourtant, à Capharnaüm, en franchissant les quelques pas qui séparent la synagogue de la maison de Pierre, Jésus trace une voie nouvelle. Cette distance n’est-elle pas la mesure de celle que le Fils franchit à chaque instant pour rejoindre les hommes et les femmes de son temps, et les faire entrer en communion avec le Père ? N’est-ce pas pour cela qu’il est sorti du sein du Père et a enduré la fatigue de l’humanité ? Pas étonnant alors que toutes les puissances du mal soient chassées des possédés et des malades pour laisser place à l’Esprit Saint, à l’Esprit de force et de discernement, de sagesse et de miséricorde. Ce chemin d’alliance est ouvert pour chacun : il suffit de se laisser saisir par la main du Christ pour être relevé de cette fatigue qui nous laissait comme morts. La fièvre du péché tombe et nous voilà rétablis dans notre condition de disciples.
Pour la gloire de Dieu et le salut du monde
Au cœur de ce passage, il y a la prière. Dans le quotidien de Jésus, elle est la marque de sa communion toujours plus étroite et profonde avec le Père. Elle est la source de son dynamisme toujours renouvelé par la grâce de l’Esprit de communion. Au milieu de toutes ses activités, le temps de la prière demeure cardinal pour Jésus, comme le signe visible de son identité : il est le Fils bien-aimé du Père. L’Apôtre Paul l’a bien compris quand il nous rappelle que l’annonce de l’Évangile ne peut être « un motif de fierté [car] c’est une nécessité qui s’impose [à lui] ». La prière donne à chacun de découvrir en soi la réponse que peut prendre cette nécessité. Se faire « tout à tous » en assumant le poids du jour et en y faisant surgir la prière de Jésus est un chemin sûr pour que tous aient part à l’Évangile. n
Retrouvez ci-dessous notre suggestion de prière universelle pour la messe. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Véronique, Vanessa, Jeanne (de Valois)