dimanche 22 septembre
25e dimanche du temps ordinaire
La fermeté chrétienne ne consiste pas seulement à faire ce qui est bon, mais aussi à supporter ce qui est mauvais. (St Augustin)
Le Christ et les enfants,
Jacobus Buys (1724-1801),
Amsterdam, Rijksmuseum.
La vérité de l’enfant
Père Sylvain Brison
La sagesse populaire nous rapporte que « la vérité sort toujours de la bouche des enfants », nous invitant à considérer que, dans l’apparente naïveté et l’innocence des enfants se cache un accès direct à la vérité. Il n’y a pas si longtemps, un évêque visitait une école maternelle de l’enseignement catholique de son diocèse. Voulant se faire reconnaître des élèves, il les interrogea en leur disant : « Je porte un grand chapeau orné, une belle bague en or et une grande croix brillante : qui suis-je ? » Il ne s’attendait certainement pas à la réponse spontanée d’un petit garçon : « Toi, tu es un gros prétentieux ! » Cette anecdote récente, quelque peu humoristique et irrévérencieuse, me semble faire écho au récit évangélique de ce dimanche.
Discussions sur le chemin
Les disciples qui accompagnent Jésus depuis quelque temps déjà ne sont pas encore entrés totalement dans le chemin de conversion que leur maître leur propose. Arrivés à la maison, le soir, ils ne peuvent répondre à la question de Jésus concernant leur conversation : en effet, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. Leur silence témoigne cependant de leur prise de conscience : quel décalage entre leurs préoccupations et les enseignements de Jésus. Leur désir est pourtant grand, leur zèle, visible : ils ont tout quitté pour se mettre à sa suite. Mais les soucis de l’orgueil et les réflexes mondains sont encore bien présents. Personne, nous y compris, ne peut être sûr d’être constamment dans la posture qu’impose la vie selon l’Évangile, l’humilité est une vertu fragile qui disparaît dès que nous croyons la posséder. Comme l’évêque de notre petite histoire, même sans le vouloir, nous pouvons être parfois peu ajustés au chemin évangélique.
Accueillir comme un enfant
Heureusement, Jésus n’est pas dupe, il est plein de miséricorde. Loin de se fâcher, il reprend son enseignement, encore une fois, et fait œuvre de pédagogie en donnant un exemple à ses disciples : un enfant. Curieux symbole dans une société qui ne tolère tout juste que leur présence. L’enfant est le signe de l’humilité par ce qu’il est petit, et du service car il n’a aucun droit. Nous avons tous été cet enfant, capable de relations spontanées, de confiance et d’affection. Le plus grand parmi nous est celui qui, comme l’enfant, accueille ses frères comme le Christ lui-même, en se mettant à son service et en l’aimant. Si la vérité sort de la bouche des enfants, alors il nous faut demander au Seigneur la grâce de redevenir, chacun, cet enfant de Dieu qu’il a engendré dans notre baptême. En suivant alors le Christ sur le chemin de la conversion, nous entrerons ensemble au royaume des Cieux. n
Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Maurice, Mauricette, Candice, Basille, Émérita
Retrouvez un programme inédit de chants pour la messe dominicale sur www.magnificat.fr/celebrer