dimanche 13 octobre
28e dimanche du temps ordinaire
Semaine missionnaire mondiale
Afin de bâtir l’Église, faisons de notre âme une pierre vivante et spirituelle pour le Temple saint du Seigneur.
Le sermon sur la montagne,
Wolgang Diederich.
Question de la dernière chance
Père Philippe Lefebvre; o.p.
Notre évangile présente une scène que des conférenciers ou des prédicateurs connaissent bien : l’irruption de l’ultime retardataire qui pose sa question quand on plie bagage. Jésus vient de vivre des moments intenses et voici, alors qu’il est sur le départ, qu’une personne accourt vers lui et lui pose une question décisive. C’est un homme « en recherche », qui n’a peut-être pas osé venir plus tôt : Que doit-il faire pour « hériter » de la vie éternelle ?
Belle question ! Elle vaut la peine qu’on s’attarde. Le verbe « hériter » est bien connu dans l’Ancien Testament ; c’est un terme « vedette » dans le Deutéronome où Dieu parle à son peuple de cette fameuse Terre promise dont il héritera. Mais « hériter », dans ce livre, n’évoque pas une sorte de passation légale, évidente, assurée. Ce verbe renvoie au don de Dieu : le peuple doit apprendre à imiter les mœurs de Dieu pour recevoir ce pays et y vivre avec le Seigneur, selon sa parole. Peut-être, dans notre Évangile, le verbe « hériter », dans la bouche de cet homme bien nanti, a-t-il une connotation quelque peu mondaine, profane : s’il a hérité de grands biens de sa famille, veut-il hériter, de la même façon, de la vie du royaume de Dieu ?
En tout cas, ce type est sympathique. Comme d’autres, il fait cette expérience que la seule observance de la Loi laisse un petit goût d’inaccompli, une sensation de plafonnement. Jésus lui propose alors la folie : vendre ce qu’il a, le donner à ceux qui en ont besoin ; puis mettre un pied devant l’autre en ne sachant qu’une seule chose : ces pas aventureux seront mis dans les pas du Christ. Car la voilà, l’alternative de la Loi : ou bien elle conduit à une satisfaction – et celle-ci laisse au fond insatisfait –, ou bien elle fait déboucher sur un autre registre de vie, la vie filiale.
Jésus enseigne à cet homme que les commandements de Dieu, auxquels il a obéi à juste titre, conduisent plus loin qu’à la simple observance. Ne pas tuer, voler, ruser, etc., autrement dit, ne pas mettre la main sur les êtres ni sur les choses, cela nous dépossède de tout pouvoir et nous laisse bienheureusement démunis devant Dieu le Père. C’est lui, le Père, qui nous donne la vie dans les multiples aléas de l’existence. Quand Jésus propose à cet homme de tout abandonner et de venir à sa suite, il l’engage à faire ce pas décisif auquel mène la Loi : ne plus dépendre de ses propres forces, de ses « acquis » de toutes sortes, ne plus s’appuyer sur sa seule obéissance aux préceptes, mais être libre – c’est-à-dire véritablement fils avec le Fils, recevant tout du Père.
Sommés de consommer ?
Dans les sociétés de (sur)consommation, on perd parfois de vue la bienheureuse dépossession qui est le chemin vers le Père : c’est Lui qui donne la vraie vie. Le pape François revient souvent sur ce qu’il a appelé « l’abjuration du nom d’humains, pour celui de consommateurs ». C’est quand les mains sont vides que l’on hérite des richesses du Royaume. n
Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Géraud (d’Aurillac), Chélidoine, Fauste, Fausta
Retrouvez un programme inédit de chants pour la messe dominicale sur www.magnificat.fr/celebrer