dimanche 20 octobre
29e dimanche du temps ordinaire
Journée de la mission universelle de l’Église
Le Seigneur veut que notre désir croisse par la prière, afin que nous soyons capables d’accueillir ce qu’il s’apprête à nous donner.
(St Augustin)
Le Christ en majesté,
Martin Schongauer (v. 1430-1491), The Art institute of Chicago.
Siéger avec Jésus
Père Philippe Lefebvre, o.p.
Jésus, suivi par ses disciples, monte vers Jérusalem ; son arrivée dans cette ville est imminente. Pour la troisième fois, il vient de rappeler aux siens qu’il va souffrir dans la Cité sainte, qu’il sera mis à mort et qu’il ressuscitera. C’est alors que Jacques et Jean se détachent du groupe et demandent à Jésus solennellement de siéger l’un à sa droite et l’autre à sa gauche. Ils soulèvent immédiatement le tollé des autres disciples… et de beaucoup de commentateurs modernes. On souligne ainsi volontiers que ce binôme fraternel exagère, en demande trop, sans même avoir conscience de la portée de sa requête, comme du reste Jésus semble lui-même le suggérer.
Mais on oublie parfois que les disciples sont… des disciples ! Ils sont en apprentissage, découvrent chaque jour un peu plus qui est Jésus et vont parfois trop loin, parfois pas assez loin. Ici nos deux frères, Jacques et Jean, font une trouée étonnante en demandant d’être intimement associés à Jésus dans sa gloire. Sans doute, comme Jésus le remarque, ne savent-ils pas l’ampleur de ce qu’ils réclament, mais ils sont sur un bon chemin et ont déjà perçu une réalité essentielle : le Christ invite ceux qui le suivent à partager sa gloire. Dans les chapitres précédents, les disciples ont souvent donné des exemples de leur incompréhension quant aux gestes ou aux paroles de Jésus. Quand Jésus a annoncé sa Passion prochaine, Pierre lui a aussitôt barré la route en le sermonnant vertement (cf. Mc 8, 32). Suivant Jésus vers Capharnaüm, ces mêmes disciples discutaient pour savoir qui parmi eux était le plus grand ; cela leur a valu, de la part de Jésus, une mise au point qui a déjoué leurs idées de grandeur (cf. Mc 9, 33-34). Et l’on pourrait citer d’autres exemples.
Dans la scène qui nous occupe, il y a quelque chose de juste et bon à recueillir en écoutant la demande des deux frères. D’abord ils viennent à deux pour faire leur requête : on sort d’un désir d’accaparement individuel. Et surtout, ils espèrent un bonheur qui leur est bel et bien promis : siéger avec le Christ, dans son intimité. Ce qu’ils ne savent pas encore, c’est qu’ils siégeront bientôt avec lui, lors de son dernier repas et qu’ils accéderont à sa gloire et à son intimité par la croix, la mort et la résurrection.
Liberté de parole
Dans notre Évangile de Marc, on a qualifié la parole de Jésus de parrhèsia (cf. Mc 8, 32). C’est un terme très important dans le monde grec de l’Antiquité. Il désigne la liberté de parole du citoyen qui peut poser des questions en public, donner son avis, au risque parfois de se tromper et d’être corrigé par la parole d’un autre. On peut dire ici que les deux disciples montrent la voie : ils parlent sans crainte et leur demande est à la hauteur de ce qu’ils sont en droit d’espérer. n
Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Adeline, Aline, Line, Marie-Bertille
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