dimanche 10 novembre
32e dimanche du temps ordinaire
Comme un père, le Seigneur nous a déclarés ses fils, il nous a sauvés quand nous périssions. Quelle louange assez grande pourrions-nous lui donner ?
L’Obole de la veuve,
gravure, xixe s.
Plus riche que les riches
Père Olivier Praud
Demain, la fête de saint Martin de Tours ravivera la mémoire de celui qui sut, en son temps, partager son vêtement et donner la part qu’il possédait au pauvre qui se tenait devant lui. Image simple dont l’héritage demeure vivant dans la cité tourangelle et émaille souvent les églises de nos villages. Invitation évidente à se faire pauvre pour avoir part au royaume de Dieu. Image d’Épinal ? Pourtant, en louant l’attitude de la veuve, Jésus ne critique pas les deux mondes qui se font face. Il cherche plutôt à attirer notre attention sur une attitude fondamentale qui doit caractériser le disciple. D’un côté, le monde des apparences où chacun se soucie de ce que l’autre va penser de lui, de ses actions ou de ses choix. Le disciple s’occupe finalement plus de lui-même que de Dieu. De l’autre, le monde du secret et de l’intériorité où le choix et l’action de chacun demeurent cachés de tous et connus de Dieu seul. Cet antagonisme relève en quelque sorte d’un combat spirituel sans cesse réactivé en nous. Pour se présenter devant Dieu, point besoin de rechercher à avoir les mains pleines de bonnes actions ou d’œuvres merveilleuses, il s’agit au contraire de les offrir sans peur et sans crainte qu’elles soient ou non à la hauteur de la grâce qui sera donnée. Ce n’est donc pas de générosité qu’il est question dans la parabole. La veuve aurait pu garder un peu pour vivre et personne ne le lui aurait reproché. Mais ce qu’elle fait dépasse le calcul et les prévisions : rien n’est trop beau pour Dieu, même le plus infime d’une existence humaine. Apparaît ainsi ce qui déborde de l’obole de la veuve et qui compte aux yeux de Dieu : ce n’est pas tant ce que nous avons, mais ce que nous sommes pour lui ! L’attitude fondamentale du disciple ne peut être la course pour remplir la jarre d’huile ou de farine. Il faut ouvrir les mains pour qu’elle soit remplie d’une mesure bien pleine, tassée et débordante de l’amour divin (cf. Lc 6, 88). Alors, comme pour la veuve de Sarepta et son fils, la promesse du Seigneur pourra s’accomplir pour tous.
Un monde nouveau
La logique évangélique renverse ainsi inlassablement nos projets : quelques pains nourrissent une foule entière, la plus petite graine devient un arbre immense et hospitalier, un peu de levain et la pâte gonfle pour devenir un bon pain. Le regard de Jésus vise plus loin que le choc de deux mondes, entre celui de l’apparence et celui de la générosité. Il n’enseigne pas sur les bonnes ou les mauvaises manières de donner, où finalement la vie dépendrait de ses propres efforts. Il esquisse la caractéristique du royaume de Dieu et de ses habitants. Ils vivent selon la règle de l’abandon, c’est-à-dire d’une remise confiante et totale de sa vie entre les mains de Dieu. n
Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Léon, Léonie, Lionel, Démétrien
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