dimanche 16 mars
2e dimanche du Carême
Transfiguration, 1503,
Maître de Delft, Amsterdam, Rijksmuseum.
Une citoyenneté nouvelle
Père Olivier Praud
L’éclat lumineux de la Transfiguration rappelle que le Carême ne peut se limiter à un temps pénitentiel. S’il l’est dans son cheminement, c’est parce qu’il est dynamisé intérieurement par la résurrection elle-même. Sinon, il se résumerait à un exercice ascétique de plus pour la vie spirituelle. La collecte de ce dimanche indique bien l’objet du mystère célébré : « Fais-nous trouver dans ta parole la nourriture de notre vie spirituelle, afin que, d’un regard purifié, nous ayons la joie de contempler ta gloire. »
Dès lors, regarder le visage lumineux du Christ offre au disciple d’apprendre à chercher l’éclat de la gloire divine dans le visage des personnes qui l’entourent. Il doit la discerner dans ce qui est parfois défiguration de l’humanité, déchirure de la communion fraternelle, blessure des haines ou des guerres. Pour contempler la gloire véritable, il convient donc de nous nourrir de la parole divine pour qu’elle purifie notre regard. Cela demande de nous laisser transfigurer à notre tour par la puissance active de la charité qui permet de reconnaître que tous les hommes sont de toujours aimés par Dieu.
De même, la rencontre entre le Christ, Moïse et Élie ouvre la fenêtre de l’avenir de toute vie chrétienne qui s’accomplira comme alliance éternelle avec Dieu. La promesse annoncée à Abraham et réalisée au cœur de la nuit s’épanouit dans la clarté de la résurrection. L’Apôtre Paul rappelle justement que la citoyenneté du chrétien est dans les cieux. Elle ne réside pas dans un système politique de règles ou dans un bien commun supposé. Par son chemin pascal, Jésus montre qu’elle repose sur la communion qu’est Dieu en son mystère, communion trinitaire qui va jusqu’au bout d’elle-même dans le don de soi pour donner la vie à tous. Son fondement est celle d’une fraternité nouvelle qui resplendit sur le visage humain du Christ, celle de la fraternité avec tous les hommes et les femmes de ce temps, que le Père nous donne comme des frères et des sœurs à aimer.
Écoutez-le !
Cependant, pour demeurer dans l’éclat vivifiant de la Transfiguration, tout disciple doit se mettre à l’écoute du Fils bien-aimé. Il n’y a pas à chercher à monter des tentes fragiles ou des édifices de pierre pour conserver la présence du Seigneur. Il faut laisser la Parole accomplir son œuvre en nous, la laisser débusquer les résistances qui obscurcissent la lumière du Thabor. Parce que la cité de Dieu est fondée sur « l’amour de Dieu au mépris de soi » selon saint Augustin, la citoyenneté nouvelle du disciple en est le signe. Elle nous engage à porter dans le monde la proximité du Dieu vivant, le souci de la charité et l’annonce de la vie nouvelle. n
Découvrez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Eusébie, Ysoline, Ysoie, Héribert
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