La gratuité du don

Le 12 octobre 2025

Partager sur :

dimanche 12 octobre

28e dimanche du temps ordinaire

Semaine missionnaire mondiale

La guérison des lépreux,
xviie siècle, Amsterdam, Rijksmuseum.

La gratuité du don

Père Étienne Roche

Jésus poursuit sa montée vers Jérusalem. Littéralement, il « fait route » vers ce lieu où il donnera sa vie pour tout homme. Il passe par la Galilée et la Samarie, régions qui, du fait de leur histoire, n’ont pas de relation avec la communauté juive.

Un groupe de dix lépreux vient à la rencontre de Jésus. Ils se tiennent à distance, comme la coutume du moment les y contraignait. Ils élèvent la voix pour crier leur détresse. Ils l’appellent par son nom « Jésus », mention rare dans l’Évangile de Luc (cf. Lc 23, 42). Puis ils ajoutent un terme spécifique traduit par « maître » ou « chef », qui n’est reprise que par quelques uns : Pierre, les disciples et Jean (cf. Lc 5, 5). L’évangéliste rapproche donc ces hommes du cercle de ceux qui rentrent dans l’intimité de Jésus. Le choix du nombre de dix correspond au nombre d’adultes hommes requis pour le service synagogal : c’est le minyan, c’est-à-dire la communauté minimale pour que des décisions se prennent (cf. Nb 14, 27 ou Gn 18, 32). C’est donc tout un peuple qui s’approche du Messie et qui ose demander l’impossible. Jésus les voit. Il leur donne une consigne simple, qui respecte ce que demandait la Loi. Dans un acte de confiance et d’abandon, ils « font route » à leur tour et se dirigent vers les prêtres. Leur chair redevient alors sans mélange ! Leur extérieur devient « pur ».

Relevé et sauvé

Littéralement, « un unique » revient. Un Samaritain, il fait demi-tour et rend grâce à Dieu. Pourquoi Jésus n’a-t-il pas explicitement demandé à chacun de revenir auprès de lui ? Les neufs autres seraient-ils alors revenus ? Ici se joue la réalité du salut apporté par Jésus. Il ne s’impose pas. Il se propose et il s’accueille dans une relation d’amour et de liberté, de manière discrète et cachée, mais bien réelle. L’étranger a compris combien il était redevable et libre de rendre gloire à Dieu, de le louer pour le don reçu. Jésus le relève, le « ressuscite » en fait. Il lui indique combien, à l’instar de la femme chez Simon le Pharisien (cf. Lc 7, 50), de la femme hémorroïsse (cf. Lc 8, 48) ou plus tard de l’aveugle de Jéricho (cf. Lc 18, 42), c’est bien la foi qui ouvre le salut, la vie en plénitude. Cette foi, à laquelle son agir se laisse configurer, le réintroduit dans la filiation divine.

Le mois de la mission nous invite à plus de vigilance. Le Seigneur fait chaque jour des merveilles dans notre vie. Prenons alors le temps de rendre grâce en entrant dans la louange par des chants, des psaumes… Cet élan de reconnaissance pourrait aussi nous disposer à reconnaître nos ingratitudes et à en demander pardon. n

Découvrez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.

Bonne fête ! Spérie, Wilfried, Carlo (Acutis)

Partager sur :

Le Christ à la mer de Galilée, Circle of Jacopo Tintoretto (Probably Lambert Sustris), Anonymous Artist - Venetian, 1518 or 1519 - 1594. © National Gallery of Art, New-York