Redécouvrir l’espérance par la prière

Le 19 octobre 2025

Partager sur :

dimanche 19 octobre

29e dimanche du temps ordinaire

Journée de la mission universelle de l’Église

L’envoi en mission,
xviiie siècle, Amsterdam, Rijksmuseum.

Redécouvrir l’espérance par la prière

Père Étienne Roche

Dans ce passage la liturgie nous donne à entendre un enseignement de Jésus sur les signes de la venue du Royaume, déjà présent et encore à venir… Jésus nous invite à ne pas désespérer de la venue du Royaume. Et, comme à ses disciples, il nous indique la nécessité de « prier en tout temps ET de ne pas perdre cœur ». L’expression « il faut » est comme un panneau-indicateur chez Luc. Il donne la direction de la Passion, qui conduira ensuite à l’explosion de vie et de joie de la résurrection.

Jésus met en scène deux personnes archétypales : un juge oppresseur – symbole de tous les abus de pouvoir ; une veuve bafouée – symbole de toutes les personnes fragiles qui sont exploitées. Le juge est à lui-même sa propre norme. Il ne craint pas Dieu. Il ne respecte pas les hommes. La veuve n’a rien d’autre comme ressource que sa patience, sa foi, et son impuissance. Elle lance le cri des pieux : Venge-moi de mon adversaire (Ps 93, Ps 140, 12…) L’expression grecque « cette veuve me fatigue » est difficile à traduire. Elle pourrait aussi vouloir dire : « elle me fait perdre ma réputation/perdre la face. » On pourrait imaginer cette veuve poursuivant le juge, docilement, le « harcelant » de ses gentillesses et de ses attentions, comme une mère saurait le faire et combien la réputation du juge pourrait être remise en question. La force de la non-violence est à l’œuvre. Plus que l’iniquité du juge ou l’injustice subie, le Seigneur oriente nos regards vers l’action de Dieu. Si un juge malveillant finit par faire justice, combien plus un Père ayant un amour fou de ses enfants ne manifestera-t-il pas promptement sa présence ? On pourrait traduire la phrase suivante comme suit : « Et Dieu ne ferait pas la vengeance de ses élus, qui clament vers lui jour et nuit même s’il patiente envers eux ? » Dans l’épreuve, notre regard peut se brouiller. Le réflexe humain est de chercher une cause à la souffrance vécue, son sens. Or, bien souvent, elle n’en a pas. Jésus n’est d’ailleurs pas tellement venu expliquer la souffrance, comme le dit Bernanos. Il y fait face, sans tricher. Au jardin des Oliviers, il la vit intimement, intensément. Il la remplit pour toujours de sa présence.

Habiter la confiance

« Le Fils de l’homme […] trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Pas seulement lors de son retour en gloire… mais dans l’aujourd’hui de notre vie, de notre souffrance. Le Christ nous invite à nous laisser bousculer par son désir d’habiter nos vies, nos souffrances, nos errances. Comment, unis à lui, nous disposons-nous à traverser les événements quotidiens de la vie ? La vie éternelle est déjà pour maintenant. n

Découvrez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.

Bonne fête ! René, Renée, Isaac (Jogues), Luc-Alphonse (Gorda), Matthieu (Kohioye)

Partager sur :

Le Christ à la mer de Galilée, Circle of Jacopo Tintoretto (Probably Lambert Sustris), Anonymous Artist - Venetian, 1518 or 1519 - 1594. © National Gallery of Art, New-York