Devons-nous en attendre un autre ?

Le 14 décembre 2025

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dimanche 14 décembre

3e dimanche de l’Avent

Jean Baptiste en prison, xvie s.,
Rijksmuseum, Amsterdam.

Devons-nous en attendre un autre ?

Sœur Marie-Hélène Robert

Comment interpréter la question de Jean le Baptiste, qualifié par Jésus de prophète, de bien plus qu’un prophète, de messager, de « plus grand » « parmi ceux qui sont nés d’une femme » ? Jean le Baptiste est-il en train de douter, le feu du ciel qu’il a annoncé, et qu’Élie, « homme de Dieu », a fait tomber sur ses ennemis (cf. 2 R 1, 10) ne descendant pas ou veut-il presser Jésus d’agir en ce sens ? En homme juste, veut-il plutôt vérifier les propos qu’on lui rapporte alors qu’il est en prison ? Ou est-il toujours dans sa mission d’annonciateur, puisque sa question pousse Jésus à révéler qu’il réalise les prophéties ? Est-il au service de ses propres disciples, qu’il envoie pour qu’ils reconnaissent que Jésus est bien le Messie, « celui qui doit venir » et pour qu’ils deviennent les disciples de Jésus ? Est-ce qu’il peut bien mourir de la main d’Hérode, si Jésus est bien celui que le peuple attendait ? Chacune de ces hypothèses se défend.

Nous pouvons aussi les faire résonner en nous. La question se pose à chaque personne qui entend l’annonce de l’Évangile. Est-ce bien lui que nous attendons ? Celui qui annonce aux pauvres la Bonne Nouvelle ou celui qui balaiera les obstacles devant nous ? Pourquoi et à qui posons-nous cette question ? En ce temps de l’Avent, nous pouvons regarder où nous plaçons nos attentes les plus profondes et comment nous préparons la route pour la venue de Jésus en nous et autour de nous.

Il est venu, il viendra

Par ses paroles et ses actions, Jésus a manifesté que le règne de Dieu était venu. Pourtant, l’épître de Jacques invite à la patience, à la fermeté des prophètes car la venue du Seigneur est proche. Il s’agit de sa venue dans la gloire, de la parousie. Jacques recommande de s’y préparer en veillant à nos relations : « Frères, ne gémissez pas les uns contre les autres, ainsi vous ne serez pas jugés. » La patience est un maître mot de l’Avent et elle s’éprouve au quotidien ; elle est précieuse, la patience. Plus qu’une vertu morale, elle est un véritable témoignage rendu à celui qui est venu, et qui vient. La patience du croyant envers Dieu est un acte de foi et d’espérance. Envers le prochain, elle s’exerce concrètement dans la charité et s’accorde aux gestes messianiques de Jésus.

Jean le précurseur est le dernier et le plus grand des prophètes, il est aussi le premier martyr pour sa parole de justice, lui qui n’a pas plié sous le vent, lui qui n’a pas joué au courtisan. Jésus rend hommage à Jean tout en annonçant que le temps nouveau qu’il inaugure est sous le signe d’une nouvelle justice, celle du Royaume ouvert aux petits, et que nous attendons. Que ton règne vienne ! n

Découvrez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.

Bonne fête ! Odile, Odélia, Othilie, Nicaise, Eutropie, Jean (de la Croix), Venance, Fortunat

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Le Christ à la mer de Galilée, Circle of Jacopo Tintoretto (Probably Lambert Sustris), Anonymous Artist - Venetian, 1518 or 1519 - 1594. © National Gallery of Art, New-York