dimanche 13 juillet
15e dimanche du temps ordinaire
Le Bon samaritain,
xviie s., Amsterdam, Rijksmuseum.
Aime et tu vivras
Père Foucauld Pommier
Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? Qui ne s’est jamais posé cette question : comment faire pour être sauvé ? Que faire ? Faut-il que j’aille à la messe plus d’une fois par semaine ? Faut-il que je me confesse une fois par mois ? Faut-il que je mange du poisson le vendredi ? Oui, que faut-il faire pour être sauvé ?
Comme souvent, Jésus offre une réponse large, qui laisse la place à notre liberté et à l’intelligence du cœur : aimer Dieu et son prochain. Tu veux vivre ? Aime.
Dans la parabole du bon Samaritain, sur le papier, il n’y a rien à reprocher au prêtre ni au lévite qui passent leur chemin : ils appliquent la Loi puisque pour servir au Temple, il leur faut être purs. Mais ils en oublient la loi de l’amour qui est au-dessus de toutes les lois. Le prêtre puis le lévite observent la Loi. Le bon Samaritain, lui, observe l’amour.
Bien sûr, Jésus ne dit pas qu’il ne faut pas respecter la Loi, mais qu’il faut la respecter par amour. De même pour nous, il ne s’agit pas de ne plus aller à la messe dominicale, mais il s’agit d’y aller par amour. Puisque, si tu n’aimes pas Dieu ou si tu ne cherches pas à l’aimer, à quoi bon y aller ? Tu peux bien donner à une œuvre de charité, mais si ce n’est pas par amour pour celui qui est dans le besoin, à quoi bon ?
Saint Augustin, quelques siècles plus tard, l’aura compris lorsqu’il dit : « Aime et fais ce que tu veux. Si tu te tais, tais-toi par amour ; si tu parles, parle par amour ; si tu corriges, corrige par amour ; si tu pardonnes, pardonne par amour. » Pour vivre, il ne s’agit plus de faire ceci ou de faire cela, il s’agit d’aimer. Les commandements bibliques, les conseils évangéliques ou les enseignements de l’Église n’ont aucun autre but que celui-ci : tout faire par amour.
« Aime et tu vivras », nous dit Jésus.
Les œuvres de miséricorde
Voilà qui doit nous réinterroger sur nos motivations profondes. Pourquoi est-ce que je fais ceci ou cela ? Est-ce par amour ? Quel comportement devons-nous alors adopter ?
La tradition de l’Église a élaboré au cours des siècles ce que nous appelons les œuvres de miséricorde. Il en est une particulièrement qui peut faire sourire : « Supporter patiemment les personnes ennuyeuses. » Qui n’a jamais fait cette expérience d’être « bloqué » par une personne un peu bavarde et dont le sujet de discussion n’excite pas notre curiosité ? Cette œuvre de miséricorde nous rappelle que c’est parfois dans les petites choses du quotidien que l’amour doit être mis en œuvre justement. Alors pourquoi ne pas choisir parmi ces petites choses du quotidien qui nous frustrent une occasion de montrer encore plus d’amour ? À commencer par cette discussion ennuyeuse… Qui sait, peut-être sera-t-elle pour nous l’occasion de trouver la vie en aimant ? n
Découvrez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Henri, Henriette, Clélia, Mildrède, Silas