dimanche 25 août
21e dimanche du temps ordinaire
La figure de ce monde déformée par le péché passera ; l’amour demeurera, ainsi que ses œuvres.
Le Christ et les Apôtres,
Jean-Baptiste de Champaigne (1631-1681, d’après)
Amsterdam, Rijksmuseum.
Amour d’élection
Christelle Javary
Au cours de cette année 2024, on estime que le tiers de la population mondiale environ sera appelé aux urnes pour des élections présidentielles ou législatives : de la Russie aux États-Unis, du Mexique à l’Inde, de l’Afrique du Sud au Venezuela… Quant à nous, Français, c’est en tant que citoyens de l’Union européenne que nous avons voté, en juin, pour renouveler le Parlement de Strasbourg.
Dans un tout autre contexte politique et social, les textes de la liturgie de ce dimanche évoquent un choix important à poser, à la fois individuel et collectif. Josué, le successeur de Moïse, organise ainsi une consultation pour que le peuple d’Israël choisisse… ses dieux. L’offre disponible est large, il suffit de lorgner chez les voisins, par exemple. Étonnant, voire scandaleux ? Si la déclaration de Josué comporte une dose de provocation, il a parfaitement raison de rappeler que les fidèles ne sont pas des esclaves. Tout de même, il paraît étrange de choisir Dieu… Le peuple d’Israël, dans sa réponse, reprend alors conscience que c’est Dieu qui l’a choisi le premier. Dieu a pris l’initiative gratuite de s’intéresser à ce petit peuple de rien du tout et d’agir en sa faveur, en le libérant de la servitude et en le protégeant au désert. Dès lors, choisir de servir Dieu, c’est une réponse de gratitude envers l’amour sauveur, c’est redire oui à l’Alliance qui a fait d’Israël le « peuple élu ».
Crise de foi
Dans l’Évangile, il est aussi question de choisir. Parmi les disciples qui ont désiré se mettre à l’école du rabbi Jésus, beaucoup n’en peuvent plus : cette histoire de pain de vie qui est sa propre chair leur reste en travers de la gorge… Jésus n’est pas un bon candidat : « Pas assez consensuel », « Trop clivant », diraient les spécialistes du marketing. Alors certains disciples votent avec leurs pieds et partent. Les Douze aussi, peut-être ? La réponse de Pierre, porte-parole du petit groupe, est bouleversante : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » – on n’en demande pas tant, et heureusement, à qui brigue une charge publique ! Les Apôtres sont sans doute eux aussi désarçonnés par l’enseignement de Jésus, mais ils perçoivent en lui quelque chose d’unique et d’incomparable. Et Jésus sait bien pourquoi ceux-ci restent auprès de lui : c’est le Père qui les envoie et les donne à son Fils, dans une attraction mystérieuse qui, bien loin de supprimer la liberté humaine, lui permet de se déployer pleinement. Il faut entendre sans regimber cette parole de Jésus : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis » (Jn 15, 16). Réjouissons-nous d’avoir été choisis et choisissons à notre tour de suivre chaque jour celui que nous appelons « Maître » et « Seigneur » (cf. Jn 13, 13). n
Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Louis, Aloïs, Aloïse, Aloys, Yrieix, Héray, Géronce