Communion

Le 25 février 2024

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dimanche 25 février

2e dimanche du Carême

Que personne ne craigne de souffrir pour la justice ; car c’est par le travail que l’on parvient au repos, par la mort que l’on parvient à la vie.

La Transfiguration,
Cherubino Alberti
(1553-1615),
New-York, MET.

Communion

Père Olivier Praud

Au sommet du Thabor, une église singulière attend le pèlerin qui a pris le temps de gravir cette « haute montagne », identifiée par la tradition comme celle du récit de la Transfiguration. L’architecte Antonio Barluzzi, qui l’a construite sur l’espace des sanctuaires qui la précédaient, lui a donné la forme de trois tentes. Par un jeu subtil de fenêtres, il y fait surgir une luminosité paisible cherchant à plonger le croyant dans le moment de la rencontre entre Jésus, Moïse et élie. Dans ce face-à-face inattendu, les Apôtres sont introduits dans l’intimité rayonnante de la relation entre le Père et le Fils. Là est bien l’enjeu du cheminement du Carême : nous amener en entrer à notre tour dans cette communion véritable avec Dieu. Cette relation dépasse et accomplit celle d’Abraham et d’Isaac, fondée sur l’obéissance. « Ne porte pas la main sur le garçon ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu. » Dans la mort et la résurrection du Christ, la relation entre le Père et le Fils apparaît dans la plénitude de sa vérité comme communion d’amour, c’est-à-dire don éternel entre le Père et le Fils dans l’Esprit Saint. Encore une fois, la parole du Père résonne : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. » L’itinéraire qui est proposé à tous est de devenir fils comme le Fils.

Pourtant, comme les Apôtres, nous butons devant le mystère qui se dévoile devant nos yeux. Ils ne comprennent pas ce qui se passe, pas plus qu’ils n’ont compris l’annonce de la Passion sur le chemin de Césarée-de-Philippe. Peut-être faut-il alors entendre le témoignage des catéchumènes, qui se préparent ardemment à vivre les sacrements de l’initiation chrétienne dans la nuit de Pâques. Ils seront cette année près de cinq mille adultes à être plongés dans les eaux baptismales, à être confirmés par la grâce de l’Esprit Saint et à recevoir l’unique Pain de vie dans l’eucharistie. Ils pourraient nous raconter leur Thabor, l’expérience de ce face-à-face lumineux avec le Christ qui les a conduits à la foi, nous dire comment ils s’apprêtent à suivre le Christ en son mystère pascal, pour passer de la mort à la vie. Ils seraient alors pour nous tous les Apôtres du Seigneur.

Rester sur la montagne ?

Finalement, peut-être serions-nous tentés de ne pas descendre de la montagne, pour que cette transfiguration de s’achève pas dans la déréliction de la croix ? Or, le Père a ouvert devant nous le chemin pour demeurer dans la présence lumineuse du Seigneur et atteindre la Semaine sainte avec un cœur prêt à suivre Jésus dans sa Passion. « Écoutez-le ! » L’unique façon de rester sur la montagne, c’est-à-dire avec le Christ lumière de la vie, c’est d’écouter sa parole. Il n’y a pas d’autre chemin pour aller à Pâques : il faut écouter les mots de Jésus, accueillir la lumière qu’ils contiennent, accepter la vérité qu’ils font surgir dans notre existence, consentir à convertir ce qui doit l’être. Alors, la véritable tente pourra apparaître : il s’agit de notre vie. Elle sera bien une demeure de la Parole ! n

Retrouvez ci-dessous notre suggestion de prière universelle pour la messe. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.

Bonne fête ! Nestor, Aldetrude

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Le Christ à la mer de Galilée, Circle of Jacopo Tintoretto (Probably Lambert Sustris), Anonymous Artist - Venetian, 1518 or 1519 - 1594. © National Gallery of Art, New-York