dimanche 24 novembre
Solennité du Christ Roi de l’univers
Si nous voulons que Dieu règne sur nous, que jamais le péché ne règne dans notre corps mortel.
Salvator Mundi,
Antoine van Dyck (1599-1621),
Amsterdam, Rijksmuseum.
Écouter sa voix
Père Olivier Praud
Lors du couronnement de Charles III, le 6 mai 2023, un hymne de couronnement écrit par Haendel en 1727 a résonné dans l’abbaye de Westminster : Zadok the Priest. Elle actualisait la joie de l’onction royale de Salomon reçue des mains du prêtre Sadoc et du prophète Nathan (cf. 1 R 1, 34). La royauté du Christ dépasse et accomplit celle des rois de l’Ancienne Alliance. Tout au long de ce mois, l’itinéraire offert par l’Écriture sainte conduisait à la découverte de la royauté telle que la décrit la préface : elle est un « règne de vie et de vérité, de grâce et de sainteté, un règne de justice, d’amour et de paix ». Pour découvrir où se cache le royaume de Dieu, il n’y avait donc pas d’autre chemin que de quitter la logique du calcul pour entrer dans celle de l’abandon et, par la charité, apprendre à en servir les premiers membres, les petits et les pauvres.
Aussi, le dialogue entre Jésus et Pilate peut-il surprendre et relever de la querelle politique. Il n’en est rien. Jésus fait peu de cas de sa royauté : elle n’est pas de ce monde et ne ressemble à aucune autre, elle n’est pas force et puissance militaire, mais abandon et confiance. En fait, son témoignage touche à son identité : « Je suis venu pour rendre témoignage à la vérité. » Quelle est-elle ? Parce qu’il est le Fils, Jésus est venu pour attester que Dieu est Père, et que les hommes ne sont pas les sujets d’un potentat, mais les enfants de son amour. En écoutant sa voix, tous peuvent apprendre à coopérer à l’œuvre de salut que Dieu mène tout au long de l’histoire. Cependant, ne risquons-nous pas de nous prendre pour les « rois de la terre » ? Jésus offre un autre chemin. Par le baptême, nous sommes associés à sa mort et à sa résurrection et nous participons à sa dignité de prêtre, de prophète et de roi. Dès lors, en chacun, la puissance se convertit en bienveillance et en pardon, la pauvreté, en richesse du service, la fragilité, en force.
La vraie royauté de la faiblesse
La royauté qu’il faut accueillir, c’est donc celle que Jésus a inaugurée sur la croix, comme le rappelle l’Apocalypse. Elle apparaît manifeste dans ce qui lui est le plus opposé et fait disparaître la servitude pour nous rendre serviteurs, à notre tour, de la gloire de Dieu. Finalement, il ne faut pas craindre nos pauvretés, nos faiblesses ou nos incapacités. Elles sont autant d’occasions pour Dieu de mettre en œuvre la puissance de son Esprit de sagesse et de force pour faire de nous de vrais disciples : non « des sachants » et des dominateurs, mais d’humbles serviteurs de la miséricorde. n
Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Flora, Flore, Firmine, André (Dung-Lac)
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