Fin du monde !

Le 16 novembre 2025

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dimanche 16 novembre

33e dimanche du temps ordinaire

Journée mondiale des pauvres

Journée du Secours catholique (en France)

Les Quatre cavaliers de l’Apocalypse,
Albrecht Dürer (1471-1528), MET, NYC.

Fin du monde !

Père Olivier Praud

L’écart des béatitudes, qui résonnait il y a quelques jours, apparaît comme poussé à son maximum. Que ce soient la prophétie de Malachie ou les paroles du Christ, la destinée du monde semble mise en question : où va-t-il ? Que va-t-il devenir ? Questions qui se redoublent avec celles qui parfois nous assaillent : que vais-je devenir ? Quel temps me reste-t-il ? Il serait facile d’en rester à regarder les pierres qui tombent du Temple, de compter les conflits armés ou les destructions, voire d’attendre patiemment que le Soleil de justice se lève. Le Jubilé de l’espérance, qui entame ses dernières semaines, a rassemblé plusieurs millions de pèlerins à Rome tout au long de l’année. Il invitait à tourner son regard vers le Christ pour y puiser la véritable espérance, celle qui ne se mesure pas ou ne s’épuise pas en vaines promesses. Au contraire, parce qu’elle surgit de la mort et de la résurrection du Christ, elle se déploie tout au long du temps et de l’histoire. Elle irrigue de son dynamisme l’action des chrétiens pour que l’écart entre la béatitude attendue et ce qui est vécu disparaisse. Aussi, les images apocalyptiques qui émaillent la fin de l’année liturgique cherchent à nous secouer pour engager le véritable combat qu’appelle la fin du monde : rendre témoignage par un langage et une sagesse à laquelle rien ne pourra résister, ni s’opposer. Jésus annonce la destruction du Temple alors qu’il s’approche lui-même de la fin de son existence. Son langage sera celui de la croix et d’une vie donnée par amour pour les hommes, malgré leurs péchés et les drames qu’ils peuvent causer. Alors, la fin du monde apparaîtra pour ce qu’elle doit être : l’accomplissement de l’amour divin pour tous. Elle sera bien plutôt la manifestation d’un monde nouveau où la miséricorde et la réconciliation seront la sagesse qui doit conduire les relations humaines. Mais, pourquoi attendre ? Est-ce trop idyllique ? Le Christ invite justement ses disciples à voir plus loin que les tribulations de l’instant. Ou plutôt, il leur apprend à regarder et à servir ce qui conduit ce monde à son accomplissement. Plutôt que de regarder ce qui disparaît, si on regardait ce qui dévoile la croissance de ce monde selon le cœur de Dieu : les jeunes qui se dépensent généreusement pour les autres, les nombreux catéchumènes qui se préparent aux sacrements de la foi, les soignants et les accompagnants qui servent la vie avec respect et dignité, même la plus handicapée ou mourante.

Se fatiguer à la manière du Christ

En se donnant en exemple, Paul veut rappeler à sa communauté que chacun se reçoit des autres dans une même fraternité, dont l’index n’est pas le pouvoir ou la possession, mais le service et le don. Persévérer dans le combat pour la justice peut sembler vain alors que les signes de violences semblent sans fin. Cependant, à la manière du Christ, il faut que notre charité se fatigue dans le souci des petits et des pauvres. n

Découvrez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.

Bonne fête ! Marguerite (d’Écosse), Gertrude, Gersende, Émilion

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Le Christ à la mer de Galilée, Circle of Jacopo Tintoretto (Probably Lambert Sustris), Anonymous Artist - Venetian, 1518 or 1519 - 1594. © National Gallery of Art, New-York