dimanche 28 avril
5e dimanche de Pâques
Puisse la conscience de nos péchés ne pas nous soustraire à la joie commune. Si un malfaiteur a obtenu le Paradis, pourquoi le chrétien n’obtiendrait-il pas le pardon ?
Le Christ prêche aux disciples,
Nicolas de Plattemontagne (1644-1671, d’après),
Amsterdam, Rijksmuseum.
Greffés sur le Christ, pour porter du fruit
Christelle Javary
Depuis les origines, la tendresse divine veut pour nous l’abondance. « Soyez féconds et multipliez-vous » (Gn 1, 28), telle est la bénédiction dont le premier couple humain est gratifié. En ces temps nouveaux qu’inaugure la résurrection du Seigneur, c’est l’appel à la même fécondité enthousiasmante : que se multiplient les disciples du Christ et qu’ils multiplient les œuvres bonnes pour témoigner de l’amour de Dieu. Ainsi, le Père sera glorifié dans ses enfants. Seule l’union au Fils rend possible l’accomplissement de cette merveille. Selon la belle image de l’Évangile de ce jour, plus nous sommes greffés sur le Christ, la vigne véritable, plus nous portons du fruit. Si nous nous éloignons de lui, nous perdons la sève vitale et nous nous desséchons, pauvre sarment stérile qui n’a plus qu’à finir au feu. Comme le dit la prière après la communion de ce dimanche : « Dans ta bienveillance, reste auprès de ton peuple, fais-le passer de ce qui est ancien à la vie nouvelle. »
Porter du fruit, quelle joie et quel honneur ! Saint Jean nous rappelle en quoi consiste le fruit authentique : aimer par des actes et en vérité, loin des belles paroles et des grands discours qui restent lettre morte. C’est bien ainsi que le Christ nous aime : il s’engage jusqu’au bout, jusqu’à livrer sa vie ; dans l’eucharistie, il se fait nourriture en nous donnant sa propre chair, son propre sang. En recevant cette force divine, la force de celui qui est vainqueur de la mort et du péché, nous sommes rendus capables d’aimer à sa suite et à son exemple.
Ce n’est pas assez d’aimer, il faut le prouver
C’est une toute jeune carmélite normande qui a le mieux résumé, et vécu, le mystère du sarment qui se laisse irriguer par la vigne : « Oui, je le sens, lorsque je suis charitable, c’est Jésus seul qui agit en moi ; plus je suis unie à Lui, plus aussi j’aime toutes mes sœurs. » Sainte Thérèse de Lisieux avait décidé de poser chaque jour des actes d’amour, dans le quotidien parfois bien aride de la vie communautaire. Or comme l’amour ne meurt jamais, comme l’amour est victorieux de la mort, il plaît au Seigneur qu’elle continue à jamais de répandre l’amour. Le 7 janvier dernier, on célébrait au sanctuaire de Lisieux la clôture de l’année jubilaire, en mémoire du 150e anniversaire de sa naissance (1873) et du centième anniversaire de sa béatification (1923). Même l’Unesco s’est associée à cet hommage, reconnaissant en Thérèse une femme de culture et de paix, connue dans le monde entier. Qui pourra dénombrer l’abondance des grâces répandues par son intercession à l’occasion de cette année jubilaire ? Comme une sœur aînée, Thérèse nous montre l’exemple de l’incroyable fécondité d’une vie unie au Christ ressuscité, qui s’épanouit désormais dans l’éternité. n
Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Chanel, Pierre-Marie, Valérie, Valériane, Louis-Marie, Jeanne (Beretta Molla)