dimanche 13 avril
Dimanche des Rameaux et de la Passion
du Seigneur
Entrée du Christ à Jérusalem,
Allemagne, xve s., Washington D.C., NGA.
La croix fructifie
Père Philippe Lefebvre
Le premier mot que Dieu dit aux humains, en Genèse 1, verset 28, est : « Fructifiez ! » Depuis, ce terme résonne dans toute la Bible avec une richesse de sens et de vie insoupçonnée. Le récit de la Passion dans l’Évangile de Luc montre l’accomplissement plénier, auquel nous avons à participer, de cette parole inaugurale. Cheminons d’arbre en arbre dans notre Évangile, du mont des Oliviers au bois de la croix, en passant par le paradis.
La mention du mont des Oliviers nous emmène au temps du messie David. Ce roi fut chassé par le coup d’État de son fils Absalom. David dut alors s’enfuir hors de Jérusalem avec quelques fidèles par le mont des Oliviers (cf. 2 S 15). Alors que ses proches avaient fait défection pour se rallier à Absalom, un contingent de Philistins, les ennemis héréditaires d’Israël, avait rejoint David pour l’accompagner dans son exil. Leur capitaine reconnut même David comme son « seigneur » ! Dans notre Évangile, le centurion romain qui glorifie Dieu et reconnaît Jésus comme « un juste » rejoint la parole et la démarche du Philistin d’autrefois.
La croix sur laquelle on crucifie Jésus relève d’un supplice romain. Mais elle renvoie aussi à un genre d’exécution que l’on trouve dans la Bible : dans le livre de Josué, les rois des nations qui guerroient contre Israël sont capturés par les Hébreux. Ceux-ci les pendent à des arbres, avant d’ensevelir les corps dans des grottes en roulant une pierre sur l’ouverture. Après l’exposition sur la croix, le corps de Jésus sera pareillement enseveli. Il faut aussi rappeler que le fils rebelle de David, Absalom, fut crucifié sur un arbre avant d’être jeté en un trou en terre (cf. 2 S 18). Notre Évangile bruisse de ces réminiscences en manifestant une nouveauté : celui qui est suspendu sur le bois n’est pas un fils en rébellion contre son Père, bien au contraire. Et le bois de sa croix est un trône qui le manifeste uni au Père.
Bien plus, les croix de Jésus et du larron qui le reconnaît apparaissent comme des arbres qui donnent des fruits inattendus. « Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis », lance Jésus – c’est la seule mention du mot « Paradis » dans les Évangiles. Le jardin de Dieu est sur le Golgotha et fournit deux beaux fruits inattendus !
Politique des forêts
La croix comme arbre portant du fruit. Cette réalité, bien loin d’être une métaphore, nous ramène au créé, à sa puissance de vie, aux menaces qui pèsent parfois sur cette vie. Ces derniers mois, plusieurs bilans ont été faits sur les politiques de reforestation en Afrique. Le Kenya vient ainsi d’accentuer ses magnifiques efforts depuis des années pour dépasser ses premiers objectifs : 10 % de sa superficie en forêts. Ce travail va de pair avec l’étude et la régénération des écosystèmes. n
Découvrez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Ida, Ilda, Idalie, Sabas, Albertin
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