La gratuité dans la mission

Le 5 octobre 2025

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dimanche 5 octobre

27e dimanche du temps ordinaire
Journée mondiale du migrant et du réfugié

La parabole de la graine de moutarde,
1712, Jan Luyken, Amsterdam, Rijksmuseum.

La gratuité dans la mission

Père Étienne Roche

Nous commençons le mois d’octobre, mois de la mission, avec une question brûlante des disciples. N’ont-ils pas raison de demander une « augmentation » de leur foi au Seigneur ? D’autant que Jésus vient de les inviter à pardonner jusqu’à sept fois par jour à un frère qui viendrait à pécher contre eux ! (Lc 17, 4).

Cette foi est celle placée dans l’inépuisable amour de Dieu. Pour annoncer la miséricorde du Père, nous sommes appelés à y plonger complètement. Elle est un don gratuit. Nous pourrons alors proclamer par débordement… La quantité de foi importe donc peu. Elle devient la source de notre charité vis-à-vis de notre prochain, de notre créativité dans la mission. Une source qui finit par déplacer des montagnes ! Elle permet aussi notre ajustement à Dieu. La traduction édulcore quelque peu les mots de Jésus : « Lequel d’entre vous […] [sera] reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? » Dans la réalité humaine du temps de Jésus – et dans toutes les suivantes –, un maître n’est pas tenu d’avoir des égards vis-à-vis de ses esclaves. En disant cela, Jésus nous invite à reconsidérer notre position de créature : comment pourrions-nous exiger quoi que ce soit du Père si nous-mêmes nous sentons légitimes de ne pas avoir d’égards vis-à-vis de certains de nos semblables ? Le dernier propos de Jésus pousse en ce sens. Il pourrait se traduire ainsi : « Quand vous aurez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes des esclaves sans travail : nous n’avons fait que ce que nous étions en dette de faire.” » Des esclaves qui ont fini leur journée. Des créatures ayant rempli leur mission vis-à-vis du Créateur. Il ne s’agit donc pas de rester oisif, en se disant : « À quoi bon, si je ne sers à rien ? » Bien au contraire, nous sommes appelés à nous engager pleinement dans notre vocation.

Simples serviteurs

Et pourtant, l’absolu retournement a lieu. Dieu a pris soin de sa créature. Il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur (Ph 2, 7). Celui qui dit à ses disciples : « Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis » (Jn 13, 13) est aussi celui qui parle dans l’Apocalypse : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. Le vainqueur, je lui donnerai de siéger avec moi sur mon Trône, comme moi-même, après ma victoire, j’ai siégé avec mon Père sur son Trône » (Ap 3, 20-21). Appliquons-nous durant cette semaine à rendre grâce pour la diversité des dons divins que nous avons reçus. Et laissons résonner en nous cet appel à la mission auquel nous sommes tous invités à répondre. n

Découvrez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.

Bonne fête ! Faustine, Marie-Faustine, Fleur, Floraine, Capucine

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Le Christ à la mer de Galilée, Circle of Jacopo Tintoretto (Probably Lambert Sustris), Anonymous Artist - Venetian, 1518 or 1519 - 1594. © National Gallery of Art, New-York