dimanche 7 juillet
14e dimanche du temps ordinaire
Pleins d’espérance, cherchons ce que nous pouvons corriger en nous plutôt que ce que nous pourrions critiquer chez les autres.
Le Christ enseignant,
Hans Wechtlin (v. 1490-1526, d’après),
Amsterdam, Rijksmuseum.
La réputation de Jésus
Père Alain Faucher
Les compatriotes de Jésus sont sceptiques devant sa sagesse et ses grands miracles. Cette méfiance nous étonne. Quoi, ce n’était pas suffisant pour convaincre de la puissance de ce Galiléen ? N’aurait-on pas dû se réjouir de cette divine habileté dont l’honneur pouvait rejaillir sur sa bourgade natale ? Mais non, on se méfiait de tout ce qui semblait incompatible avec les limites des situations familiales d’origine. Les compétences de Jésus seraient usurpées, selon l’opinion spontanée des gens de son petit pays. On devenait ce que la famille, père en tête, avait été. Tout ce qui débordait pouvait être le fruit d’une entreprise malhonnête. C’est triste, ce réflexe, mais c’est comme ça, cette méfiance entrave l’action bienfaisante de Jésus.
Jésus attribue ces comportements aux traditions de réticence devant les propos des prophètes. Il a beau accomplir quelques guérisons, la démonstration ne suffit pas à ouvrir les cœurs. La première lecture, écho des mésaventures d’Ézékiel le prophète, relativise les choses. Qu’on écoute ou qu’on n’écoute pas, la parole qui rebondit sur un visage dur et un cœur obstiné confirme la présence d’un prophète dans son peuple.
Nous voilà loin du regard admiratif évoqué dans le psaume. Les yeux de l’esclave levés vers la main de son maître, comme les yeux de la servante vers la main de sa maîtresse, nous renvoient à la certitude de la vie en alliance. Ne passons pas trop vite du côté des dénigreurs qui se méfient d’une telle relation. À la synagogue, Jésus prend la parole pour sanctifier le sabbat. Il dispense au peuple les largesses constructives de l’alliance divine offerte aux croyantes et aux croyants.
On refuse, dans le pays de Jésus, de comprendre sa réalité grâce aux signes que sont les guérisons. Saint Paul saura plus tard intérioriser les obstacles qui l’obligent à la modestie lors de sa prédication. Difficile de pavoiser quand nous assaillent faiblesses, insultes, contraintes, persécutions et angoisses !
Rétablir une réputation affaiblie
Aujourd’hui, qu’en est-il de notre opinion sur Jésus ? Ressemblons-nous aux gens de son lieu d’origine qui prétendaient tout connaître de sa parenté et donc de lui ? L’horizon spirituel encombré de notre époque restreint peut-être notre champ de perception. Nous laissons-nous influencer par la rumeur publique qui projette sur Jésus certains maléfices causés par des gens d’Église mal intentionnés, auteurs d’abus spirituels en voulant prendre la place de Dieu dans le cœur d’autrui, en prétendant dire à l’autre ce que Dieu veut pour lui, pour elle ? Le prieur de la Grande Chartreuse est sorti de son silence, il y a quatre ans, pour proposer dans un livre de référence des éléments de discernement (Dom Dysmas de Lassus, Risques et dérives de la vie religieuse, Paris, Cerf, 2020). Il est temps de rétablir la réputation de Jésus. n
Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Maël, Amaël, Amaëlle, Maëlis, Guillebaud, Oddin, Ralph, Raoul