La subtile radicalité de l’Évangile

Le 29 septembre 2024

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dimanche 29 septembre

26e dimanche du temps ordnaire

Journée mondiale du migrant et du réfugié

Celui qui a ressuscité Jésus nous ressuscitera aussi si nous nous aimons comme il nous a aimés.

Le Jugement dernier,
Albrecht Dürer (1471-1528),
Amsterdam, Rijksmuseum.

La subtile radicalité de l’Évangile

Père Sylvain Brison

Depuis exactement un siècle, l’Église célèbre la Journée mondiale du migrant et du réfugié le dernier dimanche de septembre. Cette commémoration lui permet d’exprimer sa préoccupation à l’égard de différentes personnes vulnérables qui doivent se déplacer pour une raison ou une autre ; mais elle est aussi l’occasion de prier pour eux alors qu’ils font face à de nombreux défis. Aujourd’hui, la rencontre entre cette journée et les textes de la liturgie est l’occasion d’un regard singulier sur l’une et l’autre de ces réalités.

Les frontières floues de l’Église

Alors que nous vivons la réalité locale de l’Église, nous avons bien souvent du mal à concevoir les implications de son universalité. Les limites que nous pensons voir deviennent parfois des frontières infranchissables : « l’étranger », si différent, peut-il faire partie, comme moi, de ce peuple convoqué par Dieu ? Cette attitude est, peu ou prou, celle de Josué dans la 1re lecture. Eldad et Médad ne sont pas avec les autres membres du peuple d’Israël ; restés dans le camp, hors de la tente de la rencontre, peuvent-ils avoir droit au même esprit que les soixante-dix ? Oui, car la puissance de Dieu ne se contient dans aucune limite. Même hors de l’Église, l’Esprit, répandu sur le monde, « achève toute sanctification » (Missel romain, prière eucharistique IV). Recevons donc l’invitation à ne pas imperméabiliser les frontières, quelles qu’elles soient.

L’universalité de la Bonne Nouvelle

Il en va de même dans l’Évangile de Marc. L’attitude de Jean est tout ecclésiastique, et peut-être quelque peu « cléricale ». La proximité du compagnonnage avec Jésus ne doit pas nous faire oublier que, lorsqu’il s’agit du salut, il n’est jamais question du salut de l’Église, mais du salut du monde. L’essentiel est que le témoignage rendu à Jésus parcoure la terre entière pour que personne ne soit privé de l’annonce du salut. Cette réalité comporte bien des conséquences, dont certaines inattendues : l’Évangile peut nous être annoncé depuis l’extérieur de l’Église, car la Bonne Nouvelle ne connaît, elle non plus, aucune frontière. Recevons la grâce d’accueillir l’annonce du salut par ceux et celles que nous rencontrons, même s’ils ne font pas partie de notre premier cercle chrétien.

Le choix de l’Évangile

Enfin, la fin du passage évangélique nous parle de la radicalité de l’Évangile qui est exigeant au point de n’exiger rien moins que tout. Ainsi en va-t-il du chemin de l’amour divin. La vie chrétienne est une migration choisie en réponse à un appel : quitter notre petit confort personnel pour la Jérusalem céleste. Nous sommes, en quelque sorte, des migrants de la foi, affrontant les défis du monde, pour vivre selon la loi du Royaume de paix. Au cours de cet étonnant voyage, recevons la force de Dieu pour vivre en frères et sœurs, en portant une attention particulière aux plus petits, pour parvenir tous ensemble dans la vie divine à laquelle le Christ nous appelle. n

Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.

Bonne fête ! Gabriel, Gabrielle, Michel, Michelle, Michèle, Raphaël, Raphaëlle, Alaric

Retrouvez un programme inédit de chants pour la messe dominicale sur www.magnificat.fr/celebrer

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Le Christ à la mer de Galilée, Circle of Jacopo Tintoretto (Probably Lambert Sustris), Anonymous Artist - Venetian, 1518 or 1519 - 1594. © National Gallery of Art, New-York