L’au-delà de la vie

Le 2 novembre 2025

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dimanche 2 novembre

Commémoration de tous les fidèles défunts

La Résurrection de Lazare,
Rembrandt (1606-1669).

L’au-delà de la vie

Père Olivier Praud

Aujourd’hui, dans de nombreuses communautés paroissiales, les familles endeuillées tout au long de l’année passée se rassemblent pour prier en mémoire de leurs défunts. Approcher la réalité de la mort et, plus encore, ce qui nous attend après la mort, est difficile. D’autant plus que les explications que l’on peut y apporter sont souvent brouillées par des images de lieux ou de temps qui déforment la nature profonde de l’espérance chrétienne. Quand Jésus parle de l’au-delà de la vie, ses mots brillent de la clarté pascale et vibrent de sa communion avec son Père. Dans l’Évangile de Jean, ils en deviennent prière et dessinent un chemin sûr pour en parler : « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu » (Jn 17, 3). Puisque Dieu est amour, cette connaissance s’épanouit comme amour. Ce que l’on appelle le Paradis, le ciel ou la vie divine, c’est de se tenir éternellement dans cet amour créateur et recréateur. C’est bien ce que la résurrection du Christ manifeste de façon éclatante. En mourant sur la croix, le Fils dévoile qu’il vit totalement de l’amour du Père, au point que l’Esprit Saint peut se répandre sur le monde, pour attirer tous les hommes en cette communion. « Celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors » (Jn 6, 37). En nous créant à son image, Dieu nous laisse libres d’accepter ou de refuser d’entrer dans cette relation éternelle d’amour, afin qu’elle soit toujours vécue comme don et alliance. Si le refus de cet amour, au moment de la mort, et que l’on désigne par le terme d’« enfer » est possible, Dieu ouvre toujours devant tous un chemin de conversion et de réconciliation. Ce « purgatoire » n’est donc pas séparation et souffrance, mais ultime apprentissage pour entrer dans la plénitude de la joie et de l’amour divin. Il n’est pas du côté de l’enfer, mais du Paradis. Passer des ténèbres du péché à la lumière de la vie demande un « temps » d’adaptation pour que nos yeux soient rendus capables de voir Dieu face à face. Et, comme le dit Job, « il ne détournera pas son regard ! » (cf. Jb 36, 7).

Entrer dans la vie

Prier pour les fidèles défunts n’est donc pas inutile. C’est d’abord reconnaître, dans la foi en la Résurrection, qu’ils vivent de la vie même de Dieu et qu’ils ne cessent de s’avancer à sa rencontre. C’est ensuite prendre avec eux le même chemin d’ajustement pour, sans attendre, s’accoutumer à l’amour divin dès ici-bas. Il se déploie en charité pour tous ceux et celles qui affrontent la peur de la mort et de la souffrance. Enfin, c’est se tenir dans une même communion dont l’eucharistie est aujourd’hui le sacrement : la vie même de Dieu. Prier s’offre ainsi à chacun comme l’attitude la plus juste devant la mort, pour la vivre dans la confiance de la foi pour soi-même et pour les autres, pour annoncer humblement l’espérance chrétienne : « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Lc 20, 38). n

Découvrez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.

Bonne fête ! Malachie, Marcien, Victorin, Victorine

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Le Christ à la mer de Galilée, Circle of Jacopo Tintoretto (Probably Lambert Sustris), Anonymous Artist - Venetian, 1518 or 1519 - 1594. © National Gallery of Art, New-York