dimanche 17 mars
5e dimanche du Carême
Journée du CCFD (en France)
Quel guide suivons-nous ? Absolument aucun, sinon celui que nous appelons notre Seigneur Jésus Christ, celui qui enlève le péché du monde.
Adoration de la croix,
Adriaen Collaert (1560-1618),
Amsterdam, Rijksmuseum.
« Logique » de la croix
Père Étienne Roche
Jésus effectue le pèlerinage pour la Pâque. Pour la dernière fois. Quelques Grecs, qui n’appartiennent pas au peuple élu, mais attirés par la foi au Dieu unique, montent eux aussi, selon la coutume, à Jérusalem. Ils désirent se rapprocher de Jésus, alors, s’adressant à Philippe et André, deux disciples qui portent un prénom grec, ils formulent une magnifique demande : « Nous voudrions voir Jésus. » Comment laisser résonner cette phrase en nous aujourd’hui ? Comment découvrir toujours plus consciemment qu’elle traduit le désir le plus profond de notre cœur ? Comment laisser grandir ce désir de vie éternelle : voir le Fils face à face, se laisser aimer, consoler, restaurer, relever ?
Perdre sa vie pour la trouver
Comme souvent, Jésus semble changer de sujet et répondre de manière incongrue. Mais pas du tout ! Il précise, au contraire, combien la voie qui s’ouvre désormais est un chemin ouvert à tous. Alors que dans la première partie de l’Évangile de Jean, Jésus sème des signes de son identité et de sa mission, voici venu le temps, « l’heure », où il s’apprête à réaliser ce qu’il annonçait. Cette heure est l’acte du don total au Père, celui qui par amour ira jusqu’au bout. « L’heure » aussi d’une lutte sans merci contre les ruptures d’alliance de tous les temps. À l’instar d’un grain de blé, qui a besoin de tomber en terre et de germer pour libérer la puissance de vie qu’il contient, Jésus s’apprête à livrer sa vie sans retenue. En livrant son corps sur la croix, en versant son sang, il nous ouvrira les portes de la vie éternelle.
Jean, qui n’évoque pas dans son Évangile l’agonie au jardin des Oliviers, dévoile ici le trouble de Jésus devant la déchirure de la mort et du péché qui ne répondent pas au projet divin pour l’humanité. Par là même, il renouvelle son adhésion amoureuse à la volonté du Père. C’est un immense enjeu aussi pour nous : désirer se recevoir et se donner totalement pour défaire Satan, et se préparer au ciel. Jésus nous a ouvert le chemin et ne cesse de nous accompagner sur le nôtre.
« De partout on venait à lui » était le thème du dimanche de la santé le mois dernier. Ce thème rejoint un souvenir récent : une amie gravement malade témoignait qu’elle avait découvert peu à peu que l’adhésion du cœur au réel de sa vie, limitée par la maladie, était difficile, mais néanmoins la seule manière pour elle de vivre pleinement. Comme le funambule lève les yeux pour trouver son équilibre, elle racontait combien porter son regard sur Jésus était le seul chemin pour avancer, doucement, recevoir la vie tant qu’elle était là, continuer à se donner tant que c’était possible.
Et nous, quelle adhésion du cœur nous attend aujourd’hui ? n
Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Patrick, Patrice, Gertrude (de Nivelles), Gabriel (Lalemant)