u Fêté le 21 juin u
Illustration : © Alban de Châteauvieux
« Que ferais-tu si tu apprenais que tu allais mourir dans l’heure ? » Question posée à Louis de Gonzague le temps d’une récréation. Réponse, inattendue sans doute dans la bouche du jeune enfant : « Je continuerais à jouer comme je le fais maintenant. » Né le 9 mars 1568, juste avant le printemps, comme pour annoncer Jésus, le vrai Soleil, cet enfant va connaître une vie brève marquée par le dépouillement, une prière intense, l’austérité, le don de soi et une très grande pureté. Quelque temps avant sa naissance, sa mère, la marquise de Castiglione, épouse de Ferdinand, prince du Saint-Empire (dans l’actuelle province de Lombardie), issue de l’une des plus nobles familles du Piémont, est habitée du désir d’avoir un fils religieux. Au moment d’accoucher, les douleurs sont telles qu’elle pense mourir. Elle prie la Vierge de les sauver, elle et son enfant, et la promesse à peine énoncée, Louis vient au monde. Il est baptisé sur-le-champ. Ce petit protégé du ciel semble treize ans plus tard jouir, à la cour de Philippe II d’Espagne, d’une voie toute tracée, celle des armes, pour répondre au désir de son père. Mais le luxe et le laxisme moral dont il est témoin laissent Louis insatisfait. Il veut échapper aux richesses, à la gloire humaine et au pouvoir. Il devra lutter avec son père avant que ce dernier ne le laisse renoncer, à dix-sept ans, à ses droits héréditaires. Il part pour Rome en vue de devenir religieux dans la Compagnie de Jésus. Trois mois après, son père meurt en regrettant de s’être opposé si longtemps à la volonté de Dieu sur son fils, lequel s’est réjoui de cette conversion. Louis étudie alors la philosophie et la théologie, en vivant une ascèse et des austérités dont on n’a plus idée aujourd’hui. Brillant élève, il fait un discours sur les obligations de l’épiscopat en présence de plusieurs évêques à Rome et écrit un traité sur les anges. Il a vingt-trois ans lorsque la peste se propage dans la Ville éternelle. Très tôt, il a la révélation de sa mort prochaine. Un jour, il conduit un pestiféré à l’hôpital et contracte la maladie. Le 20 juin 1591, il rend son âme à Dieu. Le 21 juin 1925, saint Louis de Gonzague est déclaré par le pape Pie XI, patron céleste de toute la jeunesse chrétienne.
À l’écoute de Louis de Gonzague
Que dis-je en affirmant que votre Créateur a eu soin de vous, qu’il s’est souvenu de vous quand vous étiez encore dans le sein de votre mère ? De toute éternité, avant qu’il créât les anges, avant qu’au commencement, il fît chose aucune, quand les abîmes n’existaient point, que les fondements du ciel et de la terre n’étaient point encore posés, Dieu s’est souvenu de vous ! Il a pris soin de votre salut. Et quoique, dans sa pensée éternelle, il prévit toute votre ingratitude et votre indignité, par un effet de sa pure bonté, sans aucun mérite de votre part, il a résolu de vous accorder ce secours et tous les bienfaits reçus depuis votre conception, jusqu’au dernier et au plus grand, l’éternelle béatitude. n
