Me voici : envoie-moi !

Le 9 février 2025

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dimanche 9 février

5e dimanche du temps ordinaire

La Pêche miraculeuse,
d’après Pierre Paul Rubens,
Amsterdam, Rijksmuseum.

Me voici : envoie-moi !

Père Olivier Praud

Depuis quelques jours, les premiers skippers du Vendée Globe arrivent après leur course autour du monde en solitaire. Il faudrait leur demander ce qu’ils rapportent dans leur bateau après un tel périple, au-delà d’un temps de parcours toujours plus court ! L’invitation lancée à Pierre et ses compagnons à repartir sur le lac de Galilée, alors que la nuit s’achève et que la fatigue paralyse les cœurs, les a conduits à une tout autre découverte. Le Christ les entraîne à aller au large du mystère du salut. Parce que les eaux dans la Bible sont le symbole des forces du mal, jeter le filet et devenir pêcheur d’hommes, c’est accomplir la mission que le Christ accomplit en son mystère pascal : tirer l’humanité en dehors des eaux du péché et la conduire à la rencontre du Père des miséricordes.

Certes, de multiples obstacles se dressent en chacun pour rester sur le bord du lac à attendre que le temps passe et que le filet se remplisse ! Pourtant, de notre peu et de notre rien, voire de notre crainte, peut surgir la fécondité de la Bonne Nouvelle. À travers la figure de Pierre se dessine le visage de tous les disciples et de l’Église, et non celui d’un corps de missionnaires spécialisés. Comme le rappelle son jumeau, Paul, l’avorton de Dieu, chacun est missionnaire selon la grâce qu’il reçoit du Seigneur. C’est le message qui fait l’envoyé et non quelques bonnes techniques glanées sur tel ou tel salon marketing. La Bonne Nouvelle se donne les hérauts dont elle a besoin. Elle façonne leur regard et leurs comportements afin qu’ils deviennent les témoins du Ressuscité. Elle demande de tout laisser, jusqu’à nos images toutes faites du salut ou de Dieu. Comme Isaïe, laissons le Seigneur purifier nos lèvres avec le tison brûlant de sa parole pour que nous devenions capables de l’annoncer dans toute sa force et sa vérité.

Suivre le Christ

Devant l’ampleur et la difficulté à témoigner aujourd’hui de la Bonne Nouvelle, il est normal d’avoir l’impression de s’enfoncer, de sombrer, ou que toute initiative semble inutile ou stérile. Peut-être faut-il alors plonger son regard dans celui du Christ. Avancer au large n’est pas réservé à quelques navigateurs hors normes de la sainteté. Le face-à-face avec Jésus n’est jamais une séduction. Il relève plutôt d’une libération intégrale de notre humanité pour offrir à chacun de participer à l’œuvre divine du salut. Il nous faut naviguer au rythme des marées de notre vie spirituelle et ecclésiale, sans craindre parfois les tumultes ou les manques de vent. Suivre le Christ demande de tout laisser pour tout recevoir à nouveau. Au centuple ! n

Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.

Bonne fête ! Apolline, Ansbert, Rainald

Retrouvez un programme inédit de chants pour la messe dominicale sur www.magnificat.fr/celebrer

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Le Christ à la mer de Galilée, Circle of Jacopo Tintoretto (Probably Lambert Sustris), Anonymous Artist - Venetian, 1518 or 1519 - 1594. © National Gallery of Art, New-York