dimanche 24 mars
Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur
Accueillons le Verbe qui vient, et que Dieu trouve place en nous. C’est nous-mêmes, en guise de vêtements, que nous pouvons déployer sous ses pas.
L’Entrée du Christ à Jérusalem,
Albrecht Dürer (1471-1528),
Amsterdam, Rijksmuseum.
Monter à Jérusalem, monter au Golgotha
Christelle Javary
Dans la Bible, on ne se rend pas à Jérusalem, on y monte. Certes, la ville se situe à plus de 700 mètres d’altitude, mais la notation a souvent un sens spirituel : la Ville sainte invite à une rencontre au sommet avec le Très-Haut. C’est bien cela qui attend Jésus, sous la forme paradoxale et scandaleuse de l’élévation sur la croix. Il le sait, tout s’achèvera à Jérusalem, au double sens du terme : l’accomplissement de sa mission et le terme de son parcours terrestre. Personne n’ignore que ses ennemis attendent l’heure favorable pour avoir enfin le dessus : Les disciples étaient en route pour monter à Jérusalem ; Jésus marchait devant eux ; ils étaient saisis de frayeur (Mc 10, 32). Jésus, déterminé, marche devant et bientôt il marchera seul au supplice. La foule qui l’acclame à son entrée dans la ville réclamera sa mort. Le récit intégral de la Passion nous montre une débandade généralisée. Les disciples s’enfuient lors de l’arrestation de leur maître. Pierre le renie, tétanisé de peur devant une simple servante. Nous n’aurions pas fait mieux, sans doute, mais qu’importe ! Nous aussi, nous devons nous lever et monter à Jérusalem, à la suite du Christ. La liturgie n’admet jamais de spectateurs, encore moins en ce dimanche des Rameaux, au seuil de la Semaine sainte. Nous sommes acteurs du drame qui se joue. Comme à Gethsémani, le Christ nous interpelle : « Levez-vous ! Allons ! »
Entraînés vers les hauteurs
En août dernier, des jeunes du monde entier ont « quitté leur canapé » pour marcher vers Lisbonne et se tourner, ensemble, vers le Christ. Le pape leur a donné l’exemple de Marie qui dans les Évangiles marche beaucoup, et toujours en montée, « car ce n’est qu’en montant qu’on atteint le sommet ». Avec cette tendresse familière dont il a le secret, il a encouragé ces jeunes à marcher derrière Jésus, « le véritable Ami qui t’accompagne tout au long du chemin, t’aide à vaincre tes peurs et t’entraîne vers les hauteurs, vers les cimes pour lesquelles tu es fait ». Et si nous tombons sur le chemin ? Dieu lui-même nous relève. Jésus monte jusqu’au Golgotha en portant le poids de nos lâchetés, de nos reniements, de notre péché. Il les porte, il les emporte, il nous en délivre. Dans un dernier souffle, il prend sur lui le pire de la détresse humaine : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Ce cri bouleversant rejoint nos plus obscures solitudes. C’est encore à son Père, même silencieux, que le Fils s’adresse, fidèle jusqu’au bout, arrachant au centurion cette exclamation stupéfaite : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! » Élevé sur la croix, Jésus est à présent descendu au tombeau, dans l’attente confiante du surgissement de Pâques. Tout est achevé, tout est accompli. n
Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Catherine (de Suède), Oscar (Romero)