dimanche 3 mars
3e dimanche du Carême
Nous savons en qui nous croyons car la résurrection du Christ est promesse de relèvement pour chacun de nous.
Le Christ chasse les marchands du Temple,
Hans Schäufelein (1480-1540, d’après),
Amsterdam, Rijksmuseum.
Mystère de la croix
Père Étienne Roche
La Pâque juive était un événement incontournable pour tout bon Juif. En se rendant en pèlerinage sur les hauteurs de Jérusalem situées à environ 800 m d’altitude, il s’agissait de vivre cette « montée » physiquement pour la vivre spirituellement. En acceptant de renoncer à leur confort pendant un temps, et en se rendant au Temple, les pèlerins fortifiaient la certitude que le but de leur vie se situait « en haut », dans la maison de Dieu : Oui, un jour dans tes parvis en vaut plus que mille (Ps 83, 11). Ils faisaient mémoire de l’action divine qui délivre de l’esclavage.
La Loi demandait également à certaines occasions d’offrir des animaux en sacrifice, qu’il était possible de tirer de son cheptel ou d’acheter au Temple. Par ce geste, les pèlerins reconnaissaient que tout venait de Dieu et que rien n’était possible sans sa providence.
Le nouveau sanctuaire
Jésus, lui aussi, monte à Jérusalem. Il rentre dans le Temple, le lieu de la présence de Dieu. Or, il le trouve rempli de toute cette activité de commerce, qui a pris le pas sur le silence et la prière. Il fait donc le vide. Interpellés par ce signe prophétique, les interlocuteurs de Jésus lui demandent de justifier son autorité. Mais ce signe ne peut se recevoir que dans une histoire d’alliance entre Dieu et les hommes. En jouant sur les mots, il se révèle comme le nouveau Temple. Il indique combien son corps est « Le » lieu de la présence divine. Il est à la fois vraiment Dieu et vraiment homme qui livrera son corps jusqu’au bout. En le relevant en trois jours, il nous entraînera avec lui « en haut ». Il est prêt à se laisser « dévorer » par amour de son Père et par amour pour nous !
La finale peut nous paraître déroutante. Jésus se méfiait-il de ses contemporains ? Se méfie-t-il de nous aujourd’hui qui peinons sur le chemin de la foi ? Alors que les conflits se poursuivent, notamment entre l’Ukraine et la Russie, ou encore en Terre sainte, alors que les problématiques environnementales se font plus pressantes, le découragement pourrait nous gagner. Tout cela serait-il en vain ? Jésus nous invite plus que jamais à nous engager plus avant sur un chemin de foi. Comment, en ce temps du Carême, restaurer cet espace dans nos vies où le Fils peut continuer de nous révéler le Père ? Comment nous approcher de ce corps livré chaque dimanche qui fortifie et guérit ? Il n’est jamais trop tard ! n
Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Guénolé, Gwénola, Arthellaïs, Marin, Cunégonde