dimanche 12 janvier
Baptême du Seigneur
Le Baptême du Christ,
gravure, xviie s., Amsterdam, Rijksmuseum.
Ouvertures
Christelle Javary
Dans la Bible, le ciel désigne l’espace inaccessible à l’homme où trône le Seigneur de l’univers. Or nous entendons dans l’Évangile de ce dimanche que le ciel s’ouvrit. L’Esprit descend sur Jésus, la voix du Père se fait entendre pour désigner son Fils bien-aimé : le ciel s’unit à la terre, Dieu lui-même ouvre l’espace de la rencontre avec l’humanité. Tout le peuple, note l’évangéliste, est venu jusqu’à Jean pour recevoir un baptême de purification. Alors Jésus, lui aussi, prend place au sein de la foule des pécheurs, quoiqu’il n’ait nul besoin d’un tel rite. Le bon pasteur se tient au milieu de ses brebis et intercède déjà pour elles. En effet, c’est au moment où Jésus prie que le ciel s’ouvre, c’est sa prière qui appelle la merveilleuse réponse du Père. Il est Fils et il est Sauveur ; son identité et sa mission sont indissociables.
Le projet de Dieu dont il confie la réalisation à son Fils, revêtu de l’Esprit Saint, c’est le salut de tous les hommes, qui nous donne l’espérance de devenir héritiers de la vie éternelle, proclame saint Paul. Dans le Christ, Dieu nous ouvre un avenir, et quel avenir ! Dès cette vie, avec ses ombres et ses lumières, nous sommes appelés à collaborer à l’avènement du royaume des Cieux en choisissant d’être artisans de fraternité et de paix. Pour nous ouvrir au don de Dieu, il faut ouvrir notre cœur, comme le peuple rassemblé autour de Jean Baptiste qui « était en attente » du Messie désiré depuis des siècles.
Passer la porte sainte
En cette année jubilaire 2025, l’Église nous propose justement un signe magnifique d’ouverture et d’espérance : passer la porte sainte. Alors que le péché nous enferme et nous emmure – des murs si hauts qu’ils barrent parfois le ciel –, le Seigneur vient ouvrir la porte pour que nous puissions sortir à sa rencontre. Cette expérience en l’apparence banale (combien de portes franchissons-nous chaque jour ?) témoigne de notre humble désir de progresser sur le chemin de la sainteté, en prenant place dans le grand peuple de l’Église en marche.
Nous le savons, seul le Fils bien-aimé nous donne accès à son Père. C’est pourquoi il dit lui-même : « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage » (Jn 10, 9). Par sa résurrection, le Christ a brisé jusqu’aux portes de la mort. La porte sainte convoque les disciples du bon berger à un acte de foi : désormais, le chemin vers le ciel est ouvert, quels que soient nos limites et notre péché. Le repentir est l’ouverture du cœur qui permet de recevoir le pardon (en particulier dans le sacrement de la réconciliation) et d’expérimenter la grâce d’un nouveau départ. Ultreïa ! En avant ! n
Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Marguerite (Bourgeois), Aelred, Antoine-Marie, Benoît (Biscop), Tatiana
Retrouvez un programme inédit de chants pour la messe dominicale sur www.magnificat.fr/celebrer