Pasteur ou manager ?

Le 11 mai 2025

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dimanche 11 mai

4e dimanche de Pâques

Journée mondiale de prière pour les vocations

Le Bon pasteur,
Bartolomé Esteban Murillo (1617-1682).

Pasteur ou manager ?

Père Olivier Praud

Régulièrement, tel ou tel formateur en management se pique de présenter le Christ comme le dirigeant par excellence. Après tout, pourquoi pas ! N’a-t-il pas réussi à créer une « multinationale » en mandatant une équipe hétéroclite et pas toujours très fiable ? Pourtant, en cette 62e Journée mondiale de prière pour les vocations, la figure du bon berger révèle un pasteur à la conduite étonnante. Il est présenté comme une personne qui établit une relation intense et unique avec ses brebis. Elle n’est pas vécue à distance ou en surplomb, mais selon une certaine forme de réciprocité. D’ailleurs, les caractéristiques ne sont pas des détails bucoliques, mais désignent en profondeur l’attitude de celles et ceux qui exercent une responsabilité (pastorale) : dialoguer, connaître et guider.

Ainsi, la brebis peut écouter la parole du Christ, le connaître et le suivre sans crainte, car il mène chacun par la connaissance intime et réciproque qu’il entretient avec lui. Signe ultime, il ne les conduit pas vers lui comme à une idole ou un gourou, mais vers la vie éternelle pour la leur donner en partage. Il mène chacun à la source de toute vie, qui n’est pas lui, mais le Père. L’Apocalypse peut alors donner à contempler l’achèvement de l’œuvre du vrai pasteur : Une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues.

En définitive, toute vocation est au service de cette ­communion avec Dieu et entre les hommes pour laquelle le Christ est mort et ressuscité. Par leur amour, les époux forment une cellule de communion où la vie humaine s’ouvre à celle de Dieu. Les consacrés, dans l’apostolat comme dans la prière constante et le service de la charité, lui donnent un visage fraternel. Les ministres ordonnés, en rassemblant la famille humaine, lui donnent de découvrir ce qui produit son unité. Un vrai pasteur doit faire en sorte de pouvoir humblement dire : Le Père et moi, nous sommes un. Aucune vocation n’existe pour elle-même, elles sont liées intimement pour manifester le don qui les fonde : le Pasteur « donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10, 11).

Vocation ultime

En s’adressant à tous, le Christ invite à se poser la question de savoir où Dieu m’appelle, car c’est une clé fondamentale de la vie de tout disciple. Le suivre et marcher sur ses traces, c’est aimer comme lui en se donnant, pour avoir part à la vie qu’il partage avec le Père dans l’unité de l’Esprit. Par le baptême, nous avons été introduits dans cette intimité. Prier pour les vocations, c’est demander à Dieu de mettre au cœur de certains le désir de mener sa vie en référence à lui seul. En faisant résonner en eux d’une manière singulière sa parole, il leur donne de découvrir de l’intérieur la miséricorde qu’il accomplit dans le cœur de l’homme, et d’en devenir alors les serviteurs et les dispensateurs. Prier pour les vocations, c’est aussi veiller et prendre soin avec bienveillance de tous ceux qui répondent à un appel, afin qu’ils deviennent des pasteurs selon le cœur de Dieu. n

Découvrez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de ­l’assemblée qui célèbre.

Bonne fête ! Estelle, Stella, Mayeul, Gengoux

Retrouvez la Petite chronique biblique de Marie-Noëlle Thabut, ainsi qu’un programme inédit de chants pour la messe dominicale sur www.magnificat.fr/celebrer

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Le Christ à la mer de Galilée, Circle of Jacopo Tintoretto (Probably Lambert Sustris), Anonymous Artist - Venetian, 1518 or 1519 - 1594. © National Gallery of Art, New-York