dimanche 23 mars
3e dimanche du Carême
Parabole du figuier,
gravure xviiie s., Amsterdam, Rijksmuseum.
Quelle patience !
Père Olivier Praud
Pour les communautés qui ont la grâce d’accompagner des catéchumènes qui seront baptisés dans quelques jours, la liturgie donne de commencer à célébrer les scrutins. Étapes décisives de leur itinéraire vers Pâques qui vont leur permettre de discerner ce qui résiste encore en eux avant d’être initiés par les sacrements de la foi. Ils peuvent être pour tous l’invitation à cette conversion qu’appelle le Christ de ses vœux. Dans sa bouche, il ne s’agit pas de changer de religion ni d’accomplir avec plus d’application les obligations religieuses. Au mitan du Carême, il veut rappeler l’exigence de toute conversion véritable : voulons-nous vraiment être les partenaires de l’alliance que Dieu va sceller dans la mort et la résurrection de Jésus ?
La rencontre entre Dieu et Moïse au buisson ardent anticipe déjà cette relation lumineuse à laquelle chacun est appelé. Pour cela, Dieu ne regarde pas de haut le malheur des hommes, le mal absolu et incompréhensible. Il connaît leurs souffrances et il « descend pour les en délivrer ». Il choisit, en son Fils, de les vivre avec nous. Par la douceur de son Esprit Saint, il y fait surgir la consolation et l’espérance. Se convertir, c’est ne pas imaginer que ceux qui sont frappés par l’épreuve auraient des raisons de l’être plus que d’autres, d’être abandonnés par Dieu. Au contraire, c’est rendre possible l’action de Dieu qui convertit le désespoir en espérance, la haine en réconciliation et la colère en paix. L’ultime étape de cette conversion demande de ne pas désespérer de Dieu ! Le psalmiste rappelle que Dieu est lent à la colère et plein d’amour. Placer notre confiance en lui demande d’accepter que le salut advienne selon son désir à lui, selon ses chemins… et non les nôtres. Une enquête rappelait que les catéchumènes qui se présentent au baptême échappent à toutes les prévisions, à tous les plans pastoraux, à tout marketing missionnaire. Notre conversion aussi !
Toi qui patientes et prends pitié.
Une prière parle ainsi de Dieu pour qualifier sa toute-puissance. Il n’est jamais autant lui-même que lorsqu’il exerce sa miséricorde. La parabole du figuier redit à chacun qu’il est toujours temps de se convertir, il est toujours temps de changer de vie, il est toujours temps de faire de sa vie une réponse à l’amour miséricordieux de Dieu. Lui seul sait faire porter du fruit à ce qui semble stérile et perdu, mort et sans avenir. Laissons donc au Carême une dernière chance d’ouvrir en nous l’espace nécessaire pour que la parole du Seigneur accomplisse son œuvre. n
Découvrez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Alphonse, Rébecca, Victorien, Gautier (de Pontoise)
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