dimanche 2 février
Présentation du Seigneur au Temple
Journée mondiale de la vie consacrée
Présentation du Seigneur au Temple,
1638, d’après Pierre Paul Rubens,
Amsterdam, Rijksmuseum.
Renversement
Père Olivier Praud
Dans l’église Saint-Joseph-des-Carmes, à Paris, le grand tableau d’autel du xviiie siècle peint par Quentin Varin expose le mystère de la présentation de Jésus au Temple. Tout y est disposé pour concentrer l’attention sur la rencontre entre Syméon et Jésus, comme sur la prophétesse Anne qui désigne de la main et avec délicatesse celui dont elle chante les merveilles. Sous le regard de Marie et de Joseph se jouent de multiples renversements qui dépassent la purification requise par la loi de Moïse.
Un premier est celui de l’humilité. D’Anne et de Syméon, nous ne savons rien sinon qu’ils sont âgés et dans la veille quotidienne au Temple. Aucun prestige social, économique ou religieux ne les habilite à accueillir le Seigneur dans l’humble présence de sa chair. Tout se joue dans la reconnaissance de leur humanité, qui se laisse transfigurer par l’accueil de cette humanité nouvelle qui resplendit dans les bras de Marie et de Joseph.
Un deuxième est celui de l’Esprit. Si la loi de Moïse est à l’origine de cette présentation au Temple, elle semble devenue obsolète, incapable de contenir la nouveauté de la relation que Dieu établit avec les hommes en son Fils. L’œuvre de l’Esprit est bien de renverser toute tentative d’enfermer la reconnaissance de la présence divine dans le cadre étriqué d’une morale ou d’une identité, fût-elle exemplaire. Une nouvelle obéissance apparaît alors, comme le dit l’Apôtre Paul, celle de la miséricorde et de la foi.
Un troisième est celui du Royaume. Avec les yeux de l’Esprit, Syméon comme Anne peuvent reconnaître le Christ. Dans le même instant, ils perçoivent également l’hostilité et le rejet dont il sera l’objet, car l’enfant est le signe du salut offert à tous. Devant lui, il faudra prendre position : accueillir ou rejeter le Royaume qu’il inaugure par sa mort et sa résurrection. La vie consacrée, dont le 2 février est la Journée mondiale, est sa manifestation dans les temps actuels. À la logique du toujours plus, elle répond par celle du don sous toutes ses formes, de la vie comme des biens matériels, et plus encore par celle d’une obéissance reçue et vécue dans la liberté de la grâce.
Un nécessaire apprentissage
Chaque soir, le cantique de Syméon habite la prière de tous les chrétiens qui, en Église, s’unissent dans une même louange et action de grâce. La liturgie des Heures met sur nos lèvres cette prière simple et unique où l’on apprend à reconnaître les merveilles que Dieu fait en ce monde. Elle se fait apprentissage de la patience, selon la même certitude confiante d’Anne et de Syméon pour qui le Seigneur agit dans ce monde et le mène à sa plénitude. La question du prophète Malachie pourra trouver alors sa réponse en chacun de nous : Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Qui pourra rester debout lorsqu’il se montrera ? n
Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Jean-Théophane, Théophane, Jeanne (de Lestonnac)
Retrouvez un programme inédit de chants pour la messe dominicale sur www.magnificat.fr/celebrer