Alban de Châteauvieux
Fêtée le 29 mai
« Le sourire disperse les nuages accumulés dans l’âme. Il soulage les tensions et illumine le cœur et l’âme. » Ces paroles lumineuses sont signées Ursule Ledóchowska, une religieuse polonaise, fondatrice des ursulines du Cœur-de-Jésus-Agonisant. La sainte mena, sa vie durant, un apostolat par le sourire, convaincue que c’est là le moyen le plus efficace pour évangéliser. Cette « apôtre du sourire » naît le 17 avril 1865 à Loosdorf, en Autriche, dans une famille de la noblesse polonaise : sa mère est comtesse, originaire de la noblesse suisse ; son père appartient à une illustre lignée polonaise. La jeune fille est éduquée à la maison avec ses huit frères et sœurs, avant de finir ses études au couvent des ursulines de Cracovie. Sa sœur Marie-Thérèse entre aussi dans les ordres (fondatrice des sœurs missionnaires de Saint-Pierre-Claver, elle sera béatifiée en 1975), et son frère Vladimir intègre la Compagnie de Jésus (il en deviendra supérieur général). Quant à Ursule, la voilà, à moins de 40 ans, supérieure des ursulines de Cracovie.
« Ma politique, c’est l’amour »
Soucieuse de l’éducation des enfants pauvres et des enfants abandonnés, elle enseigne pendant vingt et un ans en Pologne. Elle fonde à Pniewy, près de Poznań, une nouvelle congrégation féminine : les ursulines du Cœur-de-Jésus-Agonisant. Un institut religieux dont elle obtiendra, à Rome, l’approbation canonique. « La révolution de 1905 en Russie a créé en moi le désir de pénétrer dans ce pays », écrira-t-elle plus tard. À 42 ans, elle part donc pour Saint-Pétersbourg, dans un pays pourtant hostile à la religion catholique. Elle y déploie ses talents d’éducatrice et de formatrice de religieuses. Bien qu’elles soient contraintes à la clandestinité, elle affirme, à propos de ses sœurs : « Elles aimeront en Dieu chaque personne et chaque créature » et ajoute : « Ma politique, c’est l’amour. » La spiritualité de cette nouvelle communauté repose en effet sur la contemplation de l’amour rédempteur du Christ. Au cœur de son action : le sourire, clé fondamentale pour exprimer aux hommes toute la bonté de Dieu et l’amour envers le prochain.
Un zèle extraordinaire
Avec la Première Guerre mondiale, Ursule est expulsée de Russie. Cap sur la Scandinavie où elle donne des cours de français. Sa communauté s’installe à Stockholm, en Suède – où elle lance une école de langues pour jeunes filles – puis au Danemark. Ursule y ouvre, en 1917, une maison pour les enfants orphelins nés dans des familles d’immigrés polonais. Un noviciat voit le jour, tandis qu’Ursule offre de la visibilité à son œuvre en donnant des conférences. De retour en Pologne, toujours aussi passionnée d’éducation, elle continue l’enseignement et lance des maisons d’édition de livres pour enfants et adolescents. En parallèle, elle écrit articles et ouvrages. Elle meurt à Rome le 29 mai 1939, quelques jours avant que n’éclate la Seconde Guerre mondiale. Elle sera béatifiée par Jean-Paul II le 20 juin 1983, à Poznań, et canonisée vingt ans plus tard.
Sainte Ursule nous laisse un exemple de chemin vers la sainteté par la joie de vivre, le sourire et l’humilité. n
À l’écoute d’Ursule Ledóchowska
Le cœur de Jésus nous conduira par un bon chemin même si celui-ci est bordé d’épines. Ne perdez donc jamais ni la paix sereine de qui se repose sur le cœur de Jésus, ni cette certitude inébranlable que tout ira bien, car c’est Lui qui conduit chacun selon sa volonté. Cette confiance d’enfant, ferme et tranquille, est une des meilleures preuves d’amour que nous puissions donner à Jésus.
Ayez confiance, mes enfants, ayez confiance. Même si l’horizon de votre vie était noir comme la nuit, ayez confiance. Le Seigneur Jésus, le cœur de Jésus, a vaincu le monde, toutes les misères et tous les malheurs du monde.