dimanche 26 octobre
30e dimanche du temps ordinaire

La parabole du pharisien et du publicain,
gravure, xixe siècle.
Se recevoir de Dieu jusqu’au bout
Père Étienne Roche
Dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus nous propose une autre parabole qui fait suite à celle du juge et de la veuve. Rappelons-nous le contexte : celui de la venue du Royaume et de notre capacité à le voir se manifester dans les plis et replis de nos histoires. Cette parabole nous est connue. Et cette « connaissance » pourrait nous entraîner dans une lecture trop rapide… celle qui clouerait au pilori la pratique condescendante du mauvais pharisien et qui louerait le publicain sincère dans le regret de son péché.
Le pharisien agit réellement pour Dieu. La prière au Temple, un jeûne bihebdomadaire et le versement de la dîme sur toutes les sommes perçues sont de bonnes actions, à n’en point douter. Durant le Carême, n’avons-nous pas des difficultés à vivre la prière, le jeûne et l’aumône ? Il se reconnaît débiteur : « Mon Dieu, je te rends grâce. » Sa relation personnelle à Dieu est donc réelle. Il agit pour Dieu. Mais demeure-t-il ouvert à ce que Dieu lui réserve alors qu’il semble rempli de sa justice et de son jugement ? (cf. Lc 7, 42). En réalité le pharisien est pauvre de son manque. Quant au publicain, il ne s’étend pas sur ses fautes. Il se sait pécheur. Il sait aussi que ce péché le perd et le fait mourir (cf. Lc 15, 32). Au cœur même de sa misère, qu’il ose accueillir pour ce qu’elle est, il invite Dieu. Il se décharge de son fardeau sur lui et s’abandonne. Dans cette repentance, Dieu peut alors agir avec force. Ce publicain est riche de sa fragilité habitée et ouverte.
Chercher le Royaume
Pour que le salut divin prenne définitivement racine dans la vie du publicain, il est invité à réorienter sa façon d’agir. Ses actes seront comme la réponse à la miséricorde divine offerte, qu’il reçoit tel un mendiant. Quant au pharisien, il est appelé à redécouvrir combien ses bonnes œuvres ont besoin d’être purifiées par la gratuité de l’amour. Cela peut se faire grâce au renouvellement du regard qu’il porte sur Dieu, sur lui et sur les autres. L’humilité de son frère publicain en serait la clé. Cette parabole peut nous ouvrir à un temps de relecture. Durant la semaine qui s’ouvre, nous pouvons saisir l’occasion de passer des œuvres pour Dieu à l’œuvre de Dieu (cf. Jn 6), à nous laisser renouveler par la divine miséricorde dans le sacrement de la réconciliation. À accueillir le regard du Christ qui se pose sur nous et sur chacun de nos frères. n
Découvrez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.

Bonne fête ! Cédric, Cédrine, Foulques, Dimitri






