dimanche 7 avril
2e dimanche de Pâques
Dimanche de la divine Miséricorde
Par-dessus tout, revêtons l’amour : c’est le lien parfait.
L’Incrédulité de saint Thomas,
Giovanni Bottani (1725-1804), Washington D.C., NGA.
Témoins du Christ ressuscité
Christelle Javary
« Nous avons vu le Seigneur ! » Et si nous l’avons vu, c’est qu’il est vivant ! Dans la chambre où ils se sont barricadés, les disciples font l’expérience bouleversante de la présence de Jésus, le Crucifié. Or l’un d’eux manque à l’appel : vite, il faut lui transmettre la merveilleuse nouvelle. C’est ainsi que, dès l’origine, l’Église est missionnaire. C’est dans son ADN, pourrait-on dire, c’est sa seule raison d’être : proclamer la résurrection, non comme une théorie, une idéologie ou une découverte scientifique, mais comme la rencontre personnelle du Ressuscité. On pourrait penser que cette première proclamation est un échec, puisque Thomas, l’Apôtre absent et un brin rebelle, refuse de se laisser convaincre et pose ses conditions. Justement, proclamer veut dire proposer, en aucun cas imposer. Sainte Bernadette, messagère des apparitions de Lourdes, rétorque à son curé, sceptique : « Je ne suis pas chargée de vous le faire croire, je suis chargée de vous le dire. » Elle sait ce qu’elle a à faire, et le résultat ne lui appartient pas. Belle inspiration pour la mission, qui libère de la pression de « gagner les âmes » à tout prix.
Chapelles ou Église ?
Il y a d’ailleurs d’autres moyens que la parole pour témoigner du Christ ressuscité. D’après les Actes des Apôtres, les premiers croyants ont un seul cœur et une seule âme. La mise en commun des biens matériels n’est pas la réalisation d’un programme politique, c’est la conséquence concrète de l’unité dans la foi et l’amour. Chacun reçoit selon ses besoins et le terme ne renvoie pas qu’à l’argent. Même les pauvres et les petits ont d’abord besoin d’amour, de dignité, de respect, d’échange, de joie, d’espérance… C’est précisément la grâce de Lourdes d’être un lieu d’accueil, de célébration et de partage où chacun a quelque chose à donner. Après le 150e anniversaire du Pèlerinage national, en août dernier, le pèlerinage du Rosaire, en octobre, avait pour thème « Venez bâtir l’Église ! », en écho à la demande de la Vierge Marie : « Allez dire aux prêtres qu’on bâtisse ici une chapelle. » Le prédicateur, le frère Adrien Candiard, commentait avec humour cette différence en pointant que l’Église de France a bien assez de chapelles qui la divisent aujourd’hui ! Aucun besoin de bâtir chacun notre petite chapelle, dans un entre-soi à première vue confortable, mais étouffant et stérile. Bâtir l’Église, au contraire, c’est laisser l’Esprit Saint être le maître d’œuvre de l’unité. Puisque la lourde pierre d’un tombeau n’a pu retenir le Christ prisonnier, sa résurrection nous invite à abattre les murailles et à ouvrir les portes verrouillées pour proclamer la joie de la naissance d’un monde nouveau. n
Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Jean-Baptiste (de La Salle), Aibert, Péluse, Ashley