dimanche 15 juin
Sainte Trinité
Sainte Trinité,
Gravure, xve s.
Vers la vérité tout entière
Christelle Javary
De nombreux philosophes, c’est-à-dire des sages, se sont ainsi interrogés : « Qu’est-ce que l’homme ? » Cette question se trouve aussi dans la Bible, mais avec un complément essentiel : « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ? » L’être humain est donc en relation avec Quelqu’un à qui il est possible de s’adresser en disant « tu ». Et ce « tu » s’occupe de l’homme et prend souci de lui. Mais qui sommes-nous, s’émerveille le psalmiste, pour qu’un Dieu se mette en peine de nous ? Il en est pourtant ainsi depuis le commencement, et même auparavant. Le commencement du commencement, si l’on ose dire, c’est la mystérieuse Sagesse, la première des œuvres divines. Elle précède la création et elle y préside.
La tradition chrétienne a identifié la Sagesse, qui fait les délices de Dieu, au Fils bien-aimé, en qui le Père trouve [sa] joie (Mt 3, 17). Or, il est dit aussi que la Sagesse trouve [ses] délices avec les fils des hommes. Stupéfiante affirmation ! Notre misérable humanité, si souvent imperméable à toute forme de sagesse, a-t-elle vraiment de quoi faire les délices du Fils de Dieu ? Et pourtant, c’est par amour qu’il est venu parmi nous et qu’il s’est uni à nous en partageant la condition des hommes ; c’est la bonne nouvelle qu’il est venu annoncer sur la terre. Jésus a profondément aimé ses disciples ; il s’est réjoui d’avance et il a prié pour tous ceux qui les rejoindraient au cours des siècles. Aujourd’hui comme hier, les petits et les pauvres de cœur font les délices du Fils et sont le trésor de son Église.
Si Dieu, donc, nous aime de toute éternité, il n’ignore pas que ses créatures vivent dans le temps et ont besoin de temps pour reconnaître et accueillir son amour. Le Père nous a tout dit en son Fils bien-aimé, mais Jésus lui-même explique à ses disciples le soir du Jeudi saint qu’ils ne sont pas en capacité à cette heure de porter la plénitude de son enseignement. Heureusement, l’Esprit Saint nous est donné d’en haut pour achever l’œuvre de la Révélation et nous conduire « dans la vérité tout entière », en un approfondissement à la fois personnel et ecclésial.
Le cadeau d’un concile
Des événements décisifs ont jalonné ce chemin, comme le premier concile œcuménique de Nicée, qui s’ouvrit le 20 mai 325 et dont le 1 700e anniversaire est donc célébré en ce moment. Au milieu d’âpres débats touchant à la nature des Personnes divines et à la Trinité, l’Esprit Saint eut fort à faire pour qu’émerge une expression de la foi chrétienne authentique, sous la forme du Credo. Le concile de Nicée, loin d’être un héritage lointain, est le trésor commun de toutes les confessions chrétiennes et un puissant appel à se laisser guider par l’Esprit Saint vers la pleine unité. n
Découvrez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Germaine, Bénilde, Landelin, Landeline, Lothaire, Bernard (de Menthon), Barbara
Retrouvez la Petite chronique biblique de Marie-Noëlle Thabut, ainsi qu’un programme inédit de chants pour la messe dominicale sur www.magnificat.fr/celebrer