dimanche 19 janvier
2e dimanche du temps ordinaire
Les Noces de Cana,
gravure, xvie s., Amsterdam, Rijksmuseum.
Voici l’Époux !
Christelle Javary
Ce sont de modestes noces de campagne, mais tout a été prévu pour que la fête soit belle et la joie, largement partagée. On ne lésine pas sur le nombre de convives. Puisqu’une mère, Marie, est invitée, alors son fils Jésus aussi. Or c’est un jeune rabbi vivant avec ses disciples : ils sont les bienvenus. Hélas, l’approvisionnement ne suit pas. Qu’il est embarrassant d’être à court de vin en pareille occasion ! Cependant, un problème bien plus sérieux se pose, et Marie l’a saisi d’instinct. Il y a erreur sur la personne même du marié… Oui, c’est à tort que Jésus siège ici comme simple invité. L’enjeu n’est donc pas qu’il accomplisse un miracle pour résoudre un souci d’intendance, mais qu’il se révèle comme l’Époux véritable. Dans la Bible, l’alliance conjugale est une image chère aux prophètes pour chanter l’Alliance, l’engagement d’amour du Seigneur envers le peuple qu’il a choisi. Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu, annonçait Isaïe à Jérusalem. Par son incarnation, le Fils bien-aimé fait alliance avec l’humanité, unissant le ciel et la terre dans sa propre personne. Alliance irrévocable, qui le conduira jusqu’au don de sa vie pour qu’advienne le salut, c’est-à-dire la victoire de l’amour sur la mort. Comment le vin de la fête pourrait-il se tarir alors que la proclamation de la Bonne Nouvelle est inaugurée ? Et surtout pas de piquette pour célébrer les noces du fils du grand roi ! Non sans humour, l’évangéliste rapporte que le maître du repas, s’étonnant de la qualité du vin, en remercie et en félicite le marié – ignorant qu’il devrait plutôt s’adresser à Jésus.
Notre mère et notre reine
Une autre personne mériterait des remerciements pour son rôle décisif, quoique discret : c’est la Vierge Marie. Attentive au bien de tous, elle a remarqué le manque de vin. Jésus, d’abord réticent à agir, cède à son insistance paisible, fruit de sa foi et de son espérance. Jamais pourtant Marie ne se met en avant. La consigne qu’elle donne aux serviteurs est devenue au long des siècles règle de vie pour les disciples de son Fils : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » En ce début d’année 2025, nous avons la chance de vivre la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, splendidement rénovée. Selon le souhait de l’archevêque de Paris, les célébrations se dérouleront jusqu’à la Pentecôte 2025, pour que chacun puisse s’y associer. C’est un puissant motif d’action de grâce, mais aussi une réelle opportunité missionnaire, tant cet événement touche les cœurs au-delà du cercle des croyants. Comme à Cana, Marie est spécialement attentive aux petits et aux pauvres. À sa prière maternelle, puissions-nous tous savourer le vin du Royaume à la table de l’Époux. n
Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Marius, Bassien, Germanicus
Retrouvez un programme inédit de chants pour la messe dominicale sur www.magnificat.fr/celebrer