L’auteur de la lettre aux Hébreux exhortait ses auditeurs à vivre dans la sainteté en leur précisant que la vie d’ici-bas est une vie en chemin à la suite du Christ. Le chrétien ne s’installe pas ici-bas parce qu’il est à la recherche du seul bien promis : la vie éternelle. Nous sommes des voyageurs et nos maisons ne sont que des lieux de passages, des espaces de transit : nous n’avons pas ici bas de demeure permanente (He 13, 14).
Cette certitude nous invite à faire de notre vie un « pèlerinage de foi et d’espérance ». Pèlerinage de foi parce que nous goûtons par avance la joie et la lumière qui nous attendent, et pèlerinage d’espérance parce que nous avançons avec pour seule boussole la parole de Dieu et la vie ecclésiale. Ce pèlerinage de foi et d’espérance, certains le vive de manière plus aiguë lorsque la vie les jette sur les routes. Même si les raisons qui les ont forcés à quitter leur pays sont rarement enviables, leur situation de déracinés a quelque chose à dire à notre expérience de foi. Vivre au jour le jour, rechercher l’essentiel, accepter l’appauvrissement en vu d’un bien meilleur, tout cela résonne de la parole de Dieu : ne vous faites pas tant de souci pour votre vie… (cf. Mt 6, 25ss.).
Par le baptême au Jourdain, Jésus inaugure sa mission. Désormais, il n’aura plus une pierre où reposer la tête jusqu’à ce qu’il entre dans sa gloire. Que la contemplation de ce mystère interroge notre cœur et nous rende attentifs aux personnes réfugiées qui nous entourent.
©MGF no 242 janvier 2013