Magnificat

Bienheureux , Marie-Joseph Cassant (1878-1903)

Par 7

Par 7

Le 1 juin 2023

Partager sur :

(c) Alban de Châteauvieux

u Fêté le 17 juin u

« Moi veux être curé ! » cria Joseph dans l’église de Casseneuil, un village près d’Agen, la première fois que ses parents, agriculteurs et catholiques fervents, l’amenèrent à la messe. Ils n’oublieraient jamais la scène, comment soudain leur petit garçon, né le 6 mars 1878, découvrit « Jésus sous les voiles de l’hostie » dans la splendeur liturgique de l’eucharistie. Chaque dimanche, la présence de Joseph à la messe devint dès lors un spectacle savoureux d’édification pour les fidèles. « Son maintien était comme celui d’un ange, diront-ils. Il se dégageait de lui quelque chose que nous ne comprenions pas mais qui en imposait. » « Il vivait dans un rêve, diront les enfants. Son rêve ne ressemblait pas à ceux que nous faisions, pas plus qu’un cristal ne ressemble à un caillou. » C’est que Joseph rêve d’être prêtre, « pour être l’ami intime de Jésus, le serviteur de son Cœur ». À l’école, Joseph frappe par sa bonté et par sa piété qui lui attire des moqueries. Mais rien ne le détourne de son rêve, pas même ses difficultés scolaires, qui l’empêchent, en septembre 1893, d’entrer au séminaire.

Son curé lui indique alors la voie monastique où « sa vocation pourra s’épanouir ». C’est le coup de foudre quand Joseph découvre l’abbaye du Désert où il entre le 30 novembre 1894. Le père André Malet, maître des novices, l’encourage : « Ayez confiance, je vous aiderai à aimer Jésus. » Malgré sa timidité, Joseph s’adapte vite et bien, il est heureux. « Il était simple comme une colombe, dira un frère. Il était toujours content, c’est ce qui faisait la beauté de sa physionomie. Tout le monde l’aimait. » Le jour de sa profession solennelle, le 24 mai 1900, Joseph écrira : « L’amour unit plus que les vœux. » Toute sa vie illustrera cette conviction profonde : « C’est l’amour qui fait les saints. » Lorsqu’on lui propose le sacerdoce, il jubile car pour lui « l’eucharistie est le seul bonheur de la terre ». Malgré des études difficiles et un professeur antipathique, Joseph est ordonné le 12 octobre 1902. « Quel puissant ressort ce fut dans sa vie, la grâce d’être prêtre, dira père André. S’il n’avait pas les vertus intellectuelles qui font briller les hommes, le bon Joseph eut les vertus morales qui font les saints. » Atteint de la tuberculose, Joseph meurt le 17 juin 1903. Il laisse le témoignage d’une vie simple, discrète, fidèle et vraie, « portant avec joie l’humiliation d’une intelligence limitée, d’une mémoire ingrate, d’une santé précaire ». Il est le saint « du terrible quotidien, dira un abbé. Sa voie ne fut pas seulement la petite voie de Thérèse, mais la voie effacée ». Et pourtant, Joseph entrera dans la gloire et dans l’immense cortège des saints : il est béatifié par saint Jean-Paul II, le 3 octobre 2004. « Si le héros est quelqu’un qui compte sur sa volonté et son courage, dira un abbé cistercien, le saint compte sur la miséricorde et la grâce de Dieu. Tel fut Joseph. » n

À l’écoute de Marie-Joseph Cassant

Il faut tâcher de bien contempler l’amour que Jésus a pour nous dans le Saint-Sacrement, combien Il s’humilie lorsque nous pensons qu’Il est réellement caché dans l’Hostie, sous un morceau de pain. Vivons bien unis à Lui, tâchons de bien L’aimer. Avant la communion, lire ces mots : « Venez à moi, vous tous qui peinez, je vous soulagerai » (Mt 11, 28). Puisque Dieu descend du ciel pour se donner à moi, refuserai-je de faire un pas à sa rencontre ? Ô mon Jésus, que Vous êtes bon de Vous donner à moi si misérable, si chargé d’iniquité. Vous voulez que je Vous reçoive dans mon cœur quelque pauvre qu’il soit, parce que Vous savez qu’en Vous recevant on reçoit la vie et que Vous voulez nous faire vivre.

Partager sur :

7

(Sœur Marie-Benoît Bernard, moniale cistercienne à l’abbaye Sainte-Marie du Rivet (Gironde), est vice-postulatrice pour la cause de canonisation du bienheureux père Marie-Joseph Cassant.

Le Christ à la mer de Galilée, Circle of Jacopo Tintoretto (Probably Lambert Sustris), Anonymous Artist - Venetian, 1518 or 1519 - 1594. © National Gallery of Art, New-York