Une remarque judicieuse

Le 3 novembre 2024

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dimanche 3 novembre

31e dimanche du temps ordinaire

Tous les chrétiens sont appelés de façon pressante à vivre dans la vérité de l’amour pour construire la paix.

Lavement des pieds,
bois gravé, xve s.

Une remarque judicieuse

Père Olivier Praud

Le dialogue entre Jésus et le scribe semble simple : discussion entre un rabbin et un scribe sur l’interprétation de la parole divine. Le second répète ce que le premier vient d’exprimer. L’accord est total. Alors, qu’y a-t-il de « judicieux » dans la remarque du scribe ? Ce dernier connaît la loi de Moïse dans toute sa subtilité. Il a souvent cherché le verset qui serait la clé du salut. Il sait que le passage du Deutéronome et celui du Lévitique désignent les deux piliers de la foi de ses pères. Les suivre dessine l’itinéraire d’une foi juive authentique, tournée vers Dieu et vers les frères. C’est la promesse d’une vie heureuse dans un pays ruisselant de lait et de miel (Ex 3, 8). Pourtant, Jésus lui propose de faire un pas de plus. En une formule, il réunit ce qui est parfois désuni dans notre vie : « Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là ! » En indiquant que les deux versets n’en font qu’un, Jésus achève le temps de l’Exode. Il est bien le grand prêtre plein de grâce et de vérité dont parle l’épître aux Hébreux. Plus besoin d’offrir quotidiennement des sacrifices et des holocaustes, il est le don parfait que Dieu fait aux hommes pour les sauver définitivement. Désormais, le chemin de Dieu est inscrit dans le chemin de l’homme. Pour trouver l’un, il faut chercher l’autre. Jean-Paul II pouvait ainsi dire, il y a presque cinquante ans dans sa première encyclique Redemptor hominis, que « l’homme est la route de l’Église » (n° 14). Le scribe a compris que celui qui vient de lui répondre ne lui propose pas une interprétation qui s’ajouterait aux précédentes. Le Christ est la clé qui était cachée dans l’Écriture. Le seul chemin pour accueillir le salut.

Découvrir où se cache le royaume de Dieu

Le Christ donne ainsi un visage humain à l’amour de Dieu. Son visage ! Il n’y a plus à craindre de voir Dieu comme au Sinaï. Au contraire, il veut se donner à contempler et à rencontrer par les hommes. Cet amour devient alors palpable : il est touché par la femme hémorroïsse pour être sauvée, il est écouté cœur à cœur par le disciple bien-aimé, il est embrassé et parfumé par la femme pécheresse, il est transfiguré sur le Thabor et, plus tard, défiguré sur la croix. Dès lors, le disciple n’a pas d’autre choix que de se laisser toucher à son tour pour aller porter la vie divine là où elle semble ne plus avoir cours. Là où la mort cherche à prendre la vie, à éteindre la joie et étouffer la paix, l’unité du commandement de l’amour nous demande d’y porter la douceur et la miséricorde, la vérité et le pardon. Le royaume de Dieu ne sera plus loin de nous, mais là où amour et charité seront à l’œuvre. n

Retrouvez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.

Bonne fête ! Hubert, Martin (de Porrès), Gwenaël,
Gwanaëlle, Gwendal, Bérard, Pierre-François

Retrouvez un programme inédit de chants pour la messe dominicale sur www.magnificat.fr/celebrer

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Le Christ à la mer de Galilée, Circle of Jacopo Tintoretto (Probably Lambert Sustris), Anonymous Artist - Venetian, 1518 or 1519 - 1594. © National Gallery of Art, New-York