dimanche 1er juin
7e dimanche de Pâques
Le Christ en prière,
gravure, xxe s.
Le couronnement du serviteur
Christelle Javary
« Un serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi » (Jn 15, 20). Étienne est le premier disciple de Jésus à mourir pour son maître, mieux encore à mourir comme son maître. Son nom signifie « le couronné », en grec, et le voici couronné de pierres meurtrières, comme Jésus a été couronné d’épines. C’est un homme à genoux, qui pourtant offre librement sa vie et pardonne à ses bourreaux, comme Jésus l’a fait sur la croix. On veut le faire taire, comme Jésus ; or, sa mort même est un témoignage et portera du fruit pour la mission : Saul, complice des meurtriers dont il garde les manteaux, abandonnera bientôt sa carrière de persécuteur pour devenir le grand Apôtre saint Paul. Jésus a demandé au Père que ses disciples « contemplent [sa] gloire », et telle est la vision qui réconforte Étienne au seuil de la mort : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » Debout, c’est-à-dire ressuscité, vivant à jamais ; debout, pour accueillir son fidèle serviteur.
Nous ne croyons pas en un Dieu indifférent aux affaires humaines, et l’ascension de Jésus, que nous venons de célébrer, n’est ni un abandon ni une désertion. L’oraison de ce dimanche nous invite au contraire à avoir part en quelque sorte à l’expérience d’Étienne : « Seigneur[,] nous croyons que le Sauveur du genre humain est auprès de toi dans la gloire ; puissions-nous éprouver qu’il demeure avec nous jusqu’à la fin du monde, comme lui-même l’a promis. » C’est le fondement même de notre foi, et nous recevrons bientôt l’Esprit Saint, le don céleste qui nous encourage à travailler sur cette terre afin de témoigner de l’amour de Dieu pour le monde.
Le jubilé des serviteurs
La figure d’Étienne parle particulièrement aux diacres dont il est le saint patron, puisqu’il est le plus connu des sept hommes choisis par les Apôtres pour les assister dans le service – diakonia, en grec – de la première communauté chrétienne (cf. Ac 6, 1-6). Ce ministère très ancien a connu une nouvelle impulsion grâce au concile Vatican II, qui s’est prononcé, dans la constitution Lumen gentium, en faveur du rétablissement du diaconat permanent (à distinguer du diaconat comme étape vers le sacerdoce). Nous avons donc fêté, en novembre 2024, le 60e anniversaire de cet événement, qui s’est prolongé par le pèlerinage des diacres français à Rome en février 2025, dans le cadre de l’année jubilaire. Belle occasion proposée à l’ensemble des fidèles de rendre grâce pour l’engagement de nos diacres – sans oublier leurs épouses – et pour la fécondité de leurs missions si diverses dans l’Église et dans la société, avec une attention particulière aux malades, aux petits et aux pauvres. n
Découvrez après les lectures de la messe notre suggestion de prière universelle. Ces intentions sont à adapter en fonction de l’actualité et de l’assemblée qui célèbre.
Bonne fête ! Justin, Renan, Annibal-Marie
Retrouvez la Petite chronique biblique de Marie-Noëlle Thabut, ainsi qu’un programme inédit de chants pour la messe dominicale sur www.magnificat.fr/celebrer