La Toussaint propose à tous les baptisés un chemin de sainteté, comme le rappelle la préface de la solennité : « Car tu nous donnes de célébrer aujourd’hui la cité du ciel, notre mère la Jérusalem d’en haut ; c’est là que nos frères les saints, déjà rassemblés, chantent sans fin ta louange. Et nous qui marchons vers elle par le chemin de la foi, nous hâtons le pas, joyeux de voir glorifiés ces enfants de l’Église dont tu fais un exemple et un secours pour notre faiblesse. »
Vocation de l’homme, don de Dieu
À l’exemple du Dieu saint qui vous a appelés, devenez saints, vous aussi, dans toute votre conduite (1 P 1, 15). Cet appel à la sainteté est un don de Dieu, auquel chacun de nous peut répondre par une vie où il cherche à avancer sur le chemin que le Christ nous propose dans les béatitudes. Accomplissement en nous de la sainteté de Dieu, ce chemin ne manque pourtant pas d’embûches : le péché est là comme autant d’ornières à éviter. Mais nous savons ceci : la sainteté de Dieu se traduit par son amour pour nous, par le salut qu’il nous offre car, seuls, nous risquons de nous enfermer dans des impasses. Le Seigneur s’offre d’être notre guide, alors il faut le laisser nous travailler de sa propre sainteté. En accueillant ce don, en mettant concrètement en œuvre les chemins qui nous sont propres, en vivant du Christ des béatitudes, nous marcherons vers la sainteté par nos chemins d’humanité. La sainte Mère Teresa disait : « Je me contente de demander à Jésus de faire de moi une sainte, en me laissant entre ses mains le choix des moyens qui peuvent y mener. »
Foi, espérance et charité
Connaître Dieu pour ce qu’il est, le seul Saint, et lui faire confiance, tel est le défi de la sainteté. Adhésion à Dieu et à sa parole, la foi éclaire notre chemin, nous ouvre à l’espérance et à la charité. Seuls, par nos propres forces, nous ne pouvons rien. Aussi, dans sa miséricorde, Dieu renforce sans cesse notre foi et la fait grandir : « Dieu éternel et tout-puissant, […] accorde-nous ce que nous désirons : l’abondance de ta miséricorde » (prière d’ouverture). Implorer la miséricorde de Dieu, c’est manifester notre foi dans son amour infini, que nos manques et nos péchés ne sauraient altérer. Cet amour-là ne peut qu’inspirer nos propres gestes d’amour et de charité, et mettre nos pas dans ceux du Christ. Cette miséricorde nous ouvre aussi à l’espérance d’un bonheur promis, un bonheur déjà là aujourd’hui mais encore caché, perceptible seulement dans la foi qui espère sans avoir vu et dans l’espérance qui espère sans voir encore. Foi, espérance et charité nous conduisent sur le chemin de la sainteté, nous aident à toujours mieux aimer, et donc à nous faire images de Dieu.
Avec l’aide de tous les saints
La fête de la Toussaint nous fait célébrer la multitude des élus car nous ne pouvons être saints que tous ensemble, Église du ciel et de la terre : « Puisque nous croyons qu’ils sont déjà dans la paix de l’immortalité, accorde-nous d’éprouver aussi leur sollicitude pour notre salut » (prière sur les offrandes). Sur le chemin de la sainteté, nous bénéficions aussi de la communion des saints, que nous proclamons dans le Credo. Nous réunissant dans la grande famille des enfants de Dieu, par-delà le temps et les frontières, la communion des saints réalise l’union de l’Église encore en chemin sur la terre avec l’Église du ciel qui chante la gloire de Dieu. Dans notre marche vers la sainteté, nous ne sommes pas abandonnés par ceux qui, avant nous, ont parcouru le chemin. Ils ne sont pas seulement un modèle ; ils sont un appui lorsque nos forces faiblissent ; ils intercèdent pour nous auprès de Dieu ; ils nous aident à vivre les béatitudes dans notre vie la plus ordinaire. Dès lors, nous ne pouvons que nous réjouir d’être appelés à la sainteté que, dans sa grâce, Dieu nous offre à la suite de la multitude des élus. Forts de cette solidarité, nous pouvons demander à Dieu : « Fais-nous passer de la table des pèlerins au banquet de la patrie du ciel » (prière après la communion), terme de tout chemin de sainteté.
©MGF no 384, novembre 2024






