© Alban de Châteauvieux
u Fêté le 21 décembre u
Enseignant, prédicateur, écrivain, responsable de communauté, provincial, fondateur, conseiller des puissants, Pierre Canisius († 1597) se consacre sans relâche à la défense de la foi dans l’Europe du Nord au xvie s. Il est l’une des figures les plus renommées des débuts de la Compagnie de Jésus.
Au service de la foi
Pierre Kanijs naît à Nimègue (Pays-Bas), en 1521, dans une famille profondément attachée au catholicisme, alors que la Réforme commence à se répandre dans toute l’Europe du Nord. Entré dans la Compagnie de Jésus après sa rencontre avec Pierre Favre, il se placera sous l’autorité de saint Ignace de Loyola qui s’occupera des dernières étapes de sa formation.
Muni d’un doctorat en théologie obtenu à Bologne, il part pour le monde germanique qu’il parcourra sans relâche jusqu’à sa mort. Il y devient professeur d’université, recteur d’université, supérieur provincial, prédicateur et fondateur de collèges jésuites. Canisius voyage, écrit, enseigne, reçoit, conseille, confesse, visite les prisonniers et les malades, recherche des fonds pour ses collèges.
Ses écrits les plus répandus sont les trois Catéchismes composés entre 1555 et 1558. Le premier Catéchisme est destiné aux étudiants initiés à la théologie ; le deuxième aux jeunes ayant une formation scolaire accomplie, le troisième aux enfants pour leur première instruction religieuse. La doctrine catholique y est exposée sous forme de questions et réponses, brièvement, dans des termes bibliques et sans accents polémiques. Des centaines d’éditions se succéderont jusqu’au xxe siècle.
L’intimité avec le Christ
Sa vie de prière est la source de sa force et de sa persévérance. Étudiant, Pierre Canisius aime aller chez les chartreux de Cologne. Il y développe une vie spirituelle intense proche du courant de la devotio moderna. Sa foi est très centrée sur la personne du Christ avec lequel il développe une intimité nourrie par une prière liturgique et personnelle intense. Sa dévotion au Sacré-Cœur est remarquable.
Chez lui, il mène la vie simple d’un homme de communauté. Il prie chaque jour, consacre du temps à la recherche et à l’écriture, trouve les moyens de financer sa communauté et son travail apostolique. Il se montre toujours très miséricordieux. Dur pour lui-même, prompt au jeûne et à l’ascèse, il est doux pour ses confrères.
Cette expérience spirituelle d’une intimité avec le Christ, Pierre Canisius s’attache à la transmettre en insistant sur l’importance de la liturgie, et dans le même temps, en montrant aux fidèles la nécessité de la prière personnelle qui accompagne et dispose à la participation au culte de l’Église.
« Il enseigne avec clarté que le ministère apostolique n’est incisif et ne produit des fruits de salut dans les cœurs que si le prédicateur est un témoin personnel de Jésus et sait être un instrument à sa disposition, étroitement uni à Lui par la foi dans son Évangile et dans son Église, par une vie moralement cohérente et par une prière incessante comme l’amour » (Benoît XVI). n
À l’écoute de saint Pierre Canisius
Soyez mon médecin, je suis malade, guérissez toutes les langueurs de mon âme. Soyez mon pilote, je suis battu par les flots d’une mer orageuse ; ne permettez pas que je sois emporté au loin et submergé au fond des abîmes. Sauvez-moi, Seigneur, pour la gloire de votre nom, et secourez-moi avant que la nuit ne tombe. Ainsi, puisse mon navire atteindre le port avec sa cargaison : heureux s’il m’est donné, en compagnie de vos saints, de vous servir à jamais, sans crainte de vous offenser, ô vous qui, gratuitement, m’avez créé à votre image et à votre ressemblance ; qui, après m’avoir créé, m’avez conservé jusqu’à ce jour ; qui tant de fois m’avez invité à partager votre éternelle béatitude.
Victor Valet, s.j.
Le bienheureux Pierre Canisius
Charles Douniol libraire-éditeur, Paris, 1865, p. 264