Les trésors de la rédaction

Attente

Par Christine Pellistrandi

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L’attente est un mot qui revient souvent en ce temps de l’Avent. Qu’attendons-nous ? Et qu’attendaient nos pères dans la foi ?

Lorsque le bien-aimé plante sa vigne, il choisit un bon terrain sur un coteau ensoleillé, il enlève toutes les pierres et plante un cep renommé. Pour recueillir la récolte, il construit un pressoir… Il attendait de beaux raisins, hélas, il n’en recueille que des grains amers qui piquent les gencives tant ils sont acides ! Le prophète Isaïe compare la maison d’Israël et les hommes de Juda avec le plant que Dieu chérit, et précise qu’il en attendait le droit et ne reçut que l’injustice (cf. Is 5, 1-7). Cette comparaison entre Israël et une vigne, que l’on aime et soigne assidûment, revient souvent dans l’Écriture. Elle exprime la sollicitude de Dieu pour son peuple, comparable à celle d’un vigneron attentif et impatient de goûter les fruits des premières grappes.

Attendre, une attitude spirituelle

De nombreux psaumes emploient le verbe attendre pour décrire l’espérance en même temps que l’acte de foi du fidèle : D’un grand espoir j’espérais le Seigneur : il s’est penché vers moi pour entendre mon cri (Ps 39, 2) ; Maintenant, que puis-je attendre, Seigneur ? Elle est en toi, mon espérance (Ps 38, 8). C’est l’expression d’une cohérence parfaite de la foi. Je sais que Dieu vient à mon En suivant la Parole 27 secours et qu’il ne permet pas que je glisse dans la boue qui m’encercle et cherche à me noyer. La boue est évidemment l’image du mal, des péchés et de la mort insidieuse dont Dieu seul peut délivrer. L’homme de foi appelle le Seigneur depuis les profondeurs, il l’attend plus sûrement qu’un veilleur n’attend l’aurore, sûr de la promesse selon laquelle Dieu n’abandonne jamais son fidèle (cf. Ps 129). Cette attente pleine de foi est aussi celle de notre prière.

L’attente du vieillard Syméon

Syméon était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël (Lc 2, 25). Ces qualités décrivent un homme saint, plein de foi qui à travers ces mots, la Consolation d’Israël, comprend la venue du Messie. Comme pour les prophètes de l’Ancien Testament, Luc précise que l’Esprit Saint était sur lui (v. 25) et lui avait révélé qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ (v. 26). C’est pourquoi il se rendit au temple de Jérusalem juste au moment où Marie et Joseph arrivaient avec l’enfant pour accomplir le rite de la purification selon la loi de Moïse. Les mots de Syméon sont repris dans la prière des complies : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, […] car mes yeux ont vu le salut. » L’attente qui parcourt tout l’Ancien Testament se trouve réalisée dans la naissance de Jésus qui est l’accomplissement des promesses de Dieu : oui, un Messie est venu pour racheter les hommes et les introduire dans la nouvelle Alliance. À notre tour, nous attendons, dans l’espérance, la venue du Christ en gloire.


©MGF no 289, décembre 2016

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Christine Pellistrandi

Christine Pellistrandi enseigne l’Écriture sainte au collège des Bernardins.

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