Le 2 février, l’Église fête la Présentation du Seigneur au Temple, que nous nommons familièrement Chandeleur, Chandeleur parce qu’on y bénit des cierges ou chandelles, qu’on allume et qu’on porte en procession. Pourquoi ces chandelles qui éclairent la nuit de l’hiver ? parce qu’on rappelle ainsi que le Christ est lumière du monde, selon la parole du vieillard Syméon, émerveillé à la vue de l’enfant porté au Temple.
Première fête de l’enfance
La Présentation de Jésus, c’est la première fête de l’enfance. Il n’a que quarante jours. Il faut, pour accomplir la Loi, que ses parents l’amènent au Temple de Jérusalem, car il est le fils premier-né. Avec lui, en offrande, un couple de tourterelles ou deux petits de colombes. C’est l’enfance, le bébé Jésus avec deux petits oiseaux tout blanc.
Mais apparaissent, curieusement, deux autres personnages, deux vieillards, à l’autre extrême de leur vie. Le vieillard Syméon est triste de voir son peuple, Israël, se détourner si souvent du Dieu Éternel. Il prie, il va souvent au Temple, mais il a une consolation : il sait, l’Esprit l’en a assuré, qu’il verra, avant de mourir, le Christ du Seigneur… Et lorsqu’il aperçoit l’enfant blotti dans les bras de sa mère, un enfant comme beaucoup d’autres enfants juifs, il sait que c’est lui. Il s’avance et il le prend sans ses bras.
Quelle belle image que ce vieil homme portant ce bébé emmailloté et s’écriant : « Maintenant, Seigneur, je peux mourir. J’ai vu ton salut et ta lumière qui éclairera les nations. » C’est cette lumière que rappellent les chandelles, ou les cierges processionnants, de la Chandeleur, petites flammes vite éteintes et toujours ranimées par le feu de la foi.
Lumière révélée aux nations
Dans cet épisode que nous rapporte l’évangéliste Luc au chapitre 2, il y a aussi une vieille femme. Elle est plus âgée encore que Syméon, elle a quatre-vingt-quatre ans, précise le texte. C’est une veuve pieuse qui, nuit et jour, prie le Seigneur. Elle s’appelle Anne. Elle s’approche. Elle a entendu la grande voix de Syméon qui bénissait Dieu. Elle l’a entendu aussi dire à Marie qu’à cause de cet enfant béni, « un glaive lui transpercera l’âme, pour que soient dévoilées les pensées intimes de bien des cœurs ». Parole mystérieuse que Marie a reçue en silence, parole de douleur, dans ce jour heureux de la lumière révélée aux nations, à nous, à tous.
©MGF no 15, février 1994